Le vendredi 14 juillet 2023, une attaque terroriste d’une grande brutalité s’est produite contre un détachement de la Gendarmerie nationale, en mission d’escorte sur le tronçon Torodi-Makolondi. L’attaque a été perpétrée à la hauteur du village de Niakatiré, situé à environ 65 km de la capitale, Niamey. Selon les données officielles, le bilan est accablant : cinq (5) morts dont un (1) gendarme et quatre (4) civils, dix-neuf (19) blessés dont sept (7) gendarmes, cinq (5) militaires et sept (7) civils. En outre, quatre (4) camions, témoins silencieux de cette violence, ont été gravement endommagés.
Échec de la stratégie antiterroriste
Cet événement douloureux, qui intervient malgré les discours triomphants des autorités sur la lutte antiterroriste, met en évidence l’échec de l’Exécutif à garantir la sécurité des biens et des personnes même dans un périmètre aussi proche de la capitale. Ce défaut de protection renforce le sentiment d’insécurité et de colère des citoyens envers les autorités. Cela est perçu comme une marque de la défaillance et de l’impuissance de l’Etat dans la lutte contre le terrorisme, confirmant l’adage selon lequel, “la ‘guerre contre le terrorisme’ conduit souvent à plus de chaos”.
Le combat contre un adversaire invisible utilisant des méthodes terroristes et ciblant la population est par nature inégal, voire impossible à gagner. Il apparaît clairement que le déploiement massif de militaires, bien que nécessaire pour rassurer l’opinion, est inadapté et peut même s’avérer inefficace. Les armées, malgré leur bravoure et leur détermination, ne peuvent pas tout.
Pour contrer un ennemi aussi insaisissable, opportuniste et sans scrupule, nous avons plutôt besoin plutôt d’une politique claire, d’une vision et de la ruse. Vous pouvez déployer toute la force militaire que vous voulez, si vous ne le faites pas au service d’une stratégie cohérente, cela ne servirait à rien. Malheureusement, c’est le scénario que semblent suivre les autorités actuelles.
Vers une nouvelle approche
La guerre déclarée sans réelle stratégie est risquée car elle peut stimuler l’adversaire, engendrant des actes terroristes encore plus cruels. De plus, l’approche qui vise à proposer des alternatives aux jeunes tentés par l’enrôlement dans des groupes djihadistes ou par l’argent du trafic illégal peine à porter ses fruits. Alors, face au fléau du terrorisme, que faire ? Quelles nouvelles mesures contre cette barbarie ? Où placer le curseur en faveur d’un retour à la paix ? Les réponses ne se trouvent certainement pas dans le fait de mettre un policier derrière chaque Nigérien, ni même la surveillance de chaque terroriste. Les solutions se trouvent ailleurs. Et le combat s’annonce long et éprouvant pour un exécutif aujourd’hui empêtré dans ses erreurs successives et ses aveuglements. Car, ne l’oublions pas, l’échec du militaire est avant tout l’échec du politique car c’est lui le donneur d’ordres. Ainsi, il incombe au gouvernement de réorienter sa stratégie de lutte antiterroriste afin de poser les bases d’un avenir plus sûr pour le Niger.