Depuis le coup d’Etat du 26 juillet qui a renversé le président Mohamed Bazoum, les Etats-Unis d’Amérique ont choisi la carte du pragmatisme. S’ils ont fini par dénoncer cette irruption de l’armée sur la scène politique, mardi 10 octobre, ils n’entendent toutefois pas quitter le Niger. Judd Devermont, directeur des Affaires africaines au conseil de sécurité nationale américain, a réaffirmé, dimanche 22 octobre, au quotidien britannique The Financial Times que son pays n’avait aucune intention de quitter le Niger. Les Etats-Unis vont-ils donc tendre la main et composer avec le CNSP ?
Ce jeudi 26 octobre, la situation au Niger a été au centre d’un échange par visioconférence entre la Sous-Secrétaire américaine des Affaires africaines, Molly Phee, et des médias nigériens, dont L’Enquêteur. C’était à l’Ambassade des Etats-Unis à Niamey, en présence de l’Ambassadeur Kathleen FitzGibbon. D’après la Sous-Secrétaire, aux termes de la loi américaine, la désignation d’une prise de pouvoir comme coup d’Etat signe la fin de l’aide apportée au pays concerné. Les Etats-Unis ont annoncé en conséquence la suppression de 442 millions de dollars d’aide économique. Toutefois, l’aide humanitaire et l’aide dans le domaine de la santé sont maintenues, a précisé Molly Phee. Pour cette dernière, la démocratie est le meilleur système de gouvernement. Aussi, elle a appelé le CNSP à prendre des mesures concrètes en vue de rétablir cette démocratie au Niger. Et ce sont ces mesures qui vont conditionner la reprise totale de la coopération américains, a indiqué la diplomate. En clair, elle a appelé le CNSP, « l’autorité qui dirige actuellement le Niger » à présenter un calendrier pour un retour à la démocratie dans deux (2) ans. Un retour que les Etats-Unis se disent disposés à accompagner. Pour mettre fin à la crise actuelle au Niger, la Sous-Secrétaire américaine des Affaires africaines a appelé le CNSP au dialogue responsable avec la CEDEAO. « En ce qui nous concerne, nous tendons la main au Niger pour une reprise totale de notre coopération », a déclaré Molly Phee. Cette dernière s’est par la suite prêtée aux questions des journalistes. Nous y reviendrons…