Dans le théâtre absurde de la politique nigérienne, le dernier acte semble être celui de l’affaire du trafic illicite de l’or, un scandale qui se déroule sous nos yeux avec la subtilité d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. La récente libération des commerçants d’or arrêtés à Niamey, liés à la saisie des 1.576 kg d’or à l’aéroport d’Addis-Abeba, soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Les Nigériens, déjà meurtris par des décennies de corruption et de détournements, sont en droit de s’interroger : À qui appartient réellement cette cargaison d’or ?
La gestion de cette affaire par les autorités de transition frôle le ridicule. Le ministre de la Justice, loin de rassurer, n’a fait qu’ajouter à la confusion générale, soulevant des doutes sur l’origine et la nature même de la saisie. Un tel manque de transparence et de cohérence n’est pas seulement regrettable, il est tout simplement inacceptable. Les autorités semblent jouer un jeu de cache-cache avec la vérité, se cachant derrière des déclarations évasives et des actions qui frisent l’absurde.
Le “grand chambardement” à l’aéroport de Niamey en janvier dernier, où plus d’une centaine d’agents ont été relevés de leurs postes, ne fait que renforcer l’impression d’une vérité manipulée et dissimulée. Le président de l’Association nigérienne de lutte contre la corruption, Wada Maman, a raison de souligner que les autorités “savent bel et bien à qui appartient l’or”. Cette affirmation ne fait qu’exacerber l’exaspération d’un peuple fatigué d’être tenu dans l’ignorance.
Le silence des autorités et leur apparente incapacité à mener une enquête transparente et efficace sur cette affaire trahissent soit une complicité, soit une volonté de perpétuer un système corrompu. Sous le règne du CNSP et du gouvernement de transition, ce premier scandale majeur est une tache sur leur promesse de lutter contre la corruption.
Les Nigériens attendent des réponses, pas des mystères. Ils méritent de savoir qui a orchestré ce trafic d’or, et pourquoi la vérité reste enfermée dans les coffres du pouvoir.
Alors, messieurs les dirigeants, où est la vérité ? Les Nigériens ne demandent pas la Lune ; ils demandent simplement une gouvernance honnête et transparente. Il est temps de sortir de ce labyrinthe de mensonges et de révélations à demi-mots. Le peuple nigérien est fatigué d’être traité comme un enfant à qui l’on cache la réalité sous un voile de demi-vérités et de manipulations.