L’arrestation récente de Samira Sabou, activiste et blogueuse, par la Direction Générale de Documentation et de Sécurité d’État (DGDSE) a suscité des sous-entendus et des rumeurs. Suite à cette interpellation, Samira a été remise à la Police Judiciaire de Niamey qui a alors procédé à l’ouverture d’une enquête préliminaire à son encontre.
D’après des sources fiables et convergentes, c’est l’examen minutieux du téléphone portable de Samira qui aurait fourni les premiers éléments suspects. En effet, la nature exacte de ses échangés a soulevé une multitude d’interrogations : s’agissait-il de simples interlocuteurs, d’alliés, ou bien de personnes cherchant à déstabiliser le CNSP, la junte militaire actuellement au pouvoir ?
Le mystère s’épaissit davantage avec la mise à jour d’éventuels comptes bancaires, liés à Samira, dont le cumul atteindrait plusieurs dizaines de millions de francs CFA. Si cela est avéré, d’où proviennent ces fonds conséquents ? Sont-ce les économies personnelles de la blogueuse ou bien des transferts en provenance de l’étranger pour financer des actions aux desseins obscurs ?
La Police Judiciaire est à pied d’œuvre. Elle a lancé cette enquête préliminaire afin de démêler cet écheveau complexe et d’apporter des réponses claires aux nombreuses interrogations qui planent. Au terme de cette phase d’investigation, Samira Sabou sera conduite devant le Parquet du Tribunal de Grande Instance de Niamey. C’est alors que le destin judiciaire de l’activiste sera scellé. Plusieurs scénarios se dessinent. Si les preuves s’avèrent insuffisantes, le procureur pourrait décider de sa libération pure et simple. Dans le cas contraire, elle pourrait être poursuivie en flagrant délit, avec un jugement rendu dans un délai restreint. Une autre alternative serait la transmission de son dossier à un juge d’instruction pour l’ouverture d’une information judiciaire à son encontre.
Le devenir judiciaire de Samira Sabou demeure donc, pour l’heure, incertain et cette affaire, riche en rebondissements, est loin d’avoir livré tous ses secrets.