Dans l’affaire “Uranuimgate” qui secoue actuellement le Niger, Issoufou Mahamadou se retrouve de plus en plus cerné par les enquêteurs. Après avoir été suspecté d’avoir perçu la somme de 2,6 millions de dollars, virés par la société Energy Standard Trading FZE sur un compte de la Standard Chartered Bank de Dubaï appartenant à OKI International Trading LLC, le 14 mars 2012, une plainte vient d’être déposée contre lui auprès de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (Halcia), au Niger.
Cet enchaînement d’événements met en lumière les difficultés auxquelles fait face actuellement l’ancien président de la République, qui se targuait d’être le champion de la Renaissance. L’affaire “Unranuimgate” a éclaté suite à des soupçons de corruption et de détournement de fonds publics dans la vente à perte de 2.500 tonnes d’uranium achetées auprès de la Société de patrimoine des mines du Niger (Sopamin). Effectuée fin 2011, l’opération a coûté 101 millions de dollars au groupe français Areva, renommé depuis Orano.
Les accusations portées contre Issoufou Mahamadou dans cette affaire soulèvent de nombreuses questions sur la probité de l’ex chef de l’Etat et de son entourage dont d’autres hauts responsables pourraient également être impliqués dans le scandale. La Halcia, en tant qu’autorité compétente en matière de lutte contre la corruption et les infractions assimilées, a donc la lourde tâche de faire toute la lumière sur cette affaire de corruption présumée. Si les allégations sont fondées, cela pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’image et la crédibilité de Mahamadou Issoufou, et pourrait nuire à la réputation de notre pays et décourager les investisseurs potentiels. En effet, ce scandale intervient à un moment délicat pour le Niger, qui cherche à attirer des investissements étrangers pour développer son secteur minier et diversifier son économie, dans un contexte déjà difficile marqué par des défis sécuritaires et humanitaires importants. Dans ce contexte tendu, il est essentiel que la Halcia puisse mener à bien son enquête et déterminer les responsabilités de chacun. Les Nigériens attendent avec impatience que justice soit rendue et que les responsables de ce scandale soient traduits en justice. Cette affaire est l’occasion pour Bazoum Mohamed de tenir sa promesse selon laquelle ‘’quiconque a une responsabilité dans l’administration publique répondra désormais tout seul et entièrement de ses actes. Son parti politique, sa “base”, sa famille, sa communauté ne lui seront d’aucun secours au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son encontre’’, afin d’assurer une meilleure gouvernance pour l’ensemble de la population.
Les autorités doivent donc agir avec fermeté et transparence pour démontrer leur engagement en faveur de la lutte contre la corruption et l’impunité. Il est essentiel de restaurer la confiance du peuple en ses dirigeants et de montrer que les règles sont les mêmes pour tous, quelle que soit leur position.