‘’Argent et politique font rarement bon ménage mais ne peuvent pourtant s’ignorer l’un l’autre’’, dit-on. Cette liaison scandaleuse, on la retrouve au Niger où les responsables politiques éclaboussés, à un moment ou un autre, par une affaire de corruption sont légion.
De forts soupçons de corruption
Il est dit que ‘’l’importance de l’argent en politique ne saurait se réduire à son influence sur tel ou tel acteur, si démesurée soit-elle. Le problème est plutôt que l’argent permet, à ceux qui en disposent, de dominer le champ des idées politiques et des politiques publiques.’’ Ce postulat trouve tout son poids au Niger où l’argent est l’élément-clé des joutes électorales. C’est ce qui explique pourquoi les caisses publiques sont continuellement saccagées par les hommes politiques et autres hauts fonctionnaires véreux. Aucun compartiment de l’État n’échappe à la gangrène qu’est la corruption. La presse n’a pas fini de faire ses choux gras de l’affaire dite ‘’Uraniumgate’’. Mondafrique, le journal d’information numérique, en a parlé dans un article publié ce 03 mai 2023 : « La révélation par une lettre confidentielle ‘’Africa Intelligence’’ (AI) de la présence du nom de l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou parmi les bénéficiaires des rétrocommissions dans la vente/achat opaque de 2500 tonnes d’uranium en 2011 par le groupe français ORANO (ex AREVA), connue sous le nom de l’uranium gâte, a provoqué une onde de choc au Niger et bien au-delà », lit-on. Il est évident que cette révélation tombe mal pour l’ancien président de la République juste au moment où le Prix Mo Ibrahim lui est officiellement décerné pour son ‘’leadership démocratique’’.
Un scandale en cache un autre
Issoufou Mahamadou est loin d’être le seul homme politique dont le nom est cité dans une affaire de corruption présumée durant la décennie écoulée. Hassoumi Massoudou, directeur de cabinet du président Issoufou au moment des faits, n’a eu de cesse d’écarter tout préjudice financier subi par le Niger dans cette opération. L’actuel ministre des Affaires Étrangères est-il, d’une manière ou d’une autre, lié à ce dossier qui refait surface 10 ans après ? La question reste posée. C’est connu de tous, les Tarrayistes ont été au cœur de plusieurs scandales politico-financiers. En 2012, Ouhoumoudou Mahamadou (alors ministre des Finances) et Kalla Ankourao (ministre de l’Équipement) ont dû quitter le gouvernement après un scandale lié à l’octroi irrégulier de marchés publics de plus de 10 milliards FCFA à un homme d’affaires et député au moment des faits.
« Le ministre de la Défense passe plus son temps à recevoir de grands commerçants rabatteurs des contrats que de s’occuper des problèmes réels de l’Armée. On préfère s’adonner au prospère achat des Toyota 4X4 qui rapporte gros pour entretenir une certaine clientèle. Des Toyota achetés à 23 millions de francs CFA l’unité et qui peuvent revenir à l’État à 35 millions, soit 12 millions de francs CFA de trop (…) », a écrit le défunt Maman Abou dans les colonnes de son journal, Le Républicain (mars 2019). Le ministre en question n’est autre que Kalla Moutari. Ce dernier est, d’une façon ou d’une autre, lié à l’affaire des marchés publics truqués au ministère de la Défense nationale.
Liaisons dangereuses
Les doigts d’une main ne suffisent pas pour énumérer les noms des personnalités politiques sur qui pèsent de lourds soupçons de corruption depuis l’avènement de la ‘’Renaissance’’ dans notre pays. Certes, l’actualité est quelque peu sévère avec Issoufou Mahamadou, mais il est loin d’être l’unique Tarrayiste à faire la ‘’Une’’ des journaux du fait d’une affaire de corruption présumée. Malheureusement, ces liaisons scandaleuses ne sont pas près de finir. Du moins, aussi longtemps que le PNDS-Tarraya conservera les rênes de l’État. n
La Rédaction