Imaginez un pays, soi-disant indépendant, qui est survolé nuit et jour, par des aéronefs venant d’on ne sait où, allant on ne sait où, avec, on ne sait quelle intention ou mission précise. Diriez-vous que ce proto- État est souverain ?
Par contre, si ce même pays a le contrôle total de son espace aérien, il n’y a pas à dire, ni à redire. Il exerce pleinement sur ce plan, sa souveraineté. C’est bientôt le cas de notre pays, le Niger.
État des lieux
Avec des installations abracadabrantes de certaines bases militaires sur leur sol, les Nigériens étaient interdits de pénétration dans certaines zones de leur propre pays, sans l’autorisation expresse de la force étrangère occupante. Vous avez du mal à y croire, et pourtant, nous en étions réduits à cette déchéance- là. Aussi pathétique que soit cette situation, elle n’était que le dessus de l ’iceberg. C’est-à-dire, ce qui s’impose au vu et au su, de tous nos compatriotes. Que ces bases étrangères aient leurs coins et recoins, tactiquement tenus secrets, même aux yeux des Autorités habilitées du pays, passe encore, mais que l’on puisse, à partir du Niger, sans que nous le sachions, faire décoller des avions de combat pour aller bombarder, on ne sait quel pays, ami, ou ennemi, là, çadépasse toutes les normes. Des conséquences cataclysmiquespeuvent en découler sans que nous y soyons pour quelque chose. Situation kafkaïenne, s’il en est.
L’option responsable
Tout le septentrion du Niger était devenu poreux à l’infiltration de toutes sortes d’aventuriers armés, semant la désolation sur leur chemin, jusqu’aux abords de nos grandscentres urbains. De plus, avec une impunité surprenante due à une faible réactivité de tous ceux qui prétendent lutter contre ce fléau. Sans résultats probants. Le 26 juillet 2023, retentit un coup de gong, annonçant une volonté d’airain à recouvrer toute notre souveraineté : le général de brigade Abdourahamane Tiani et ses compagnons, résolument prennent leurs responsabilités sur tous les plans, à commencer par la sécurité du pays. A tout prix ! Du reste, nous étions dans la certitude que tout valait mieux que le statu quo ante. Malgré les jérémiades de l’Oncle Sam ( du bout des lèvres , il est vrai), une forte délégation de notre pays, conduite par le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine, s’aventure timidement au pays des Cosaques. Rien de très palpable n’en sort immédiatement. Pourquoi ? Des distorsions qui demandent à être éclairées sont-elles apparues pour contrecarrer cette opération ? Qui sait ? Le 26 mars 2024, coup de théâtre : une liaison téléphonique directe est établie,entre le général Tiani et le chef de l’État Russe, Vladimir Poutine. Et déjà, aucun des deux responsables ne cherche à biaiser. Comme, peut être, peu auparavant. La franchise totale est de rigueur. Cette fois-ci, est mis sur pied, de manière irrévocable ,« un renforcement de la coopération stratégique multisectorielle » entre les deux États.
Moins de deux semaines plus tard, c’est-à-dire, le 10 Avril 2024, une Iliouchine II- 76 a atterri à Niamey, transportant du matériel militaire « de dernière génération » dit-on. En fait,des drones ultra performants et d’autres aéronefs permettant d’optimiser la surveillance de notre espace aérien, et aussi, mais, ici , la discrétion est recommandée, d’autres moyens modernes répondant à différentes spécialisations militaires. De quoi faire monter la moutarde au nez de Macron et Biden.Cerise sur le gâteaux, plus d’une centaine d’Instructeurs accompagnent ce matériel précieux, pour former des militaires nigériens à leur utilisation optimale. Nous voilà donc rassérénés. Désormais, disons bientôt, notre espace aérien sera sous contrôle absolu et nous pourrions tenir la dragée haute à toute puissance extérieure, quelle qu’elle soit, qui nourrirait des intentions hostiles à notre égard.
La suite logique
C’est de bonne guerre, quand Vladimir Poutine renforce les défenses des armées Sahéliennes, en réponse aux aides massives que les Américains et les Européens, disons les Occidentaux en général, ne cessent d’attribuer aux Ukrainiens. Principe des vases communicants. Il est à craindre cependant que l’histoire ne se répète tragiquement. D’abord, une centained’Instructeurs accompagnant du matériel militaire et se cantonnant dans un rôle de pure formation des autochtones. Puis, progressivement, c’est du matériel de plus en plus lourd et des combattants sur le terrain de plus en plus nombreux. Quoi qu’il en soit, après les expériences douloureuses des U2, les Américains savent, pour en avoir fait les frais, que l’espace aérien contrôlé par la technologie Russe, est un espace inviolable, de facto. Des esprits tortueux, insinueront que cette aide militaire Russe sert d’abord à protéger les membres du CNSP. Si vous êtes d’une naïveté béate, vous pouvez y attacher foi. Il n’en demeure pas moins, que sept (7)conditions, planifiées de longue date ( ils ne se sont pas trop foulés) sont toujours valides pour une recolonisation masquéepar une résurgence des proto-Nations.
1- Un chef d’exécutif fantoche
2- Une classe politique compradore
3- Une aide internationale orientée
4- Des bases militaires implantées
5- Une monnaie contrôlée
6- Des sociétés multinationales enracinées
7- Des concessions minières ou agricoles à vil prix. No comment…