La commune rurale de Wankama est sous les eaux suite aux pluies importantes enregistrées ces derniers temps dans notre pays. Wankama n’est malheureusement pas la seule localité du département de Kollo affectée par ces inondations, les populations d’autres localités de la zone comme Diantchandou et Yéda sont confrontées à la même situation. Les pluies tombées ces derniers jours ont littéralement submergé les habitations de Wankama, contraignant les habitants à les abandonner pour se réfugier sur les collines environnantes. ‘’Nous sommes dans des habitations en banco et des cases. Les eaux qui nous ont inondés sont tombées toute la nuit, envahissant littéralement les maisons. Très peu de personnes ont pu sauver quelques biens’’, a déclaré Doulla Hama, un natif du village. M. Ali, un autre habitant du village, lui, à tout perdu dans les inondations. ‘’Même mes greniers ont été emportés par les eaux, je ne parle pas du reste’’, a-t-il indiqué. Ce phénomène concerne toutes les régions du pays. Les habitants de certains quartiers riverains du fleuve sont aussi aujourd’hui dans l’inquiétude avec la montée progressive des eaux qui a commencé à inonder déjà des rizières.
Le niveau de la montée des eaux est assurément inquiétant présentement alors que ses affluents n’ont pas encore commencé à y déverser leur trop-plein. ‘’Ma rizière est totalement inondée, je ne peux rien espérer comme récolte au cours de cette campagne’’, dit, résigné, Moussa Abdou, un riziculteur de Lamordé. ‘’Espérons seulement que la digue qui a été arrangée[M1] ne va pas encore cédée, sinon ça sera encore la même catastrophe comme l’année dernière. Même nos rares maisons qui n’ont pas été englouties par les eaux ne tiendront pas le coup cette fois-ci’’, prie Abdou. Le dernier décompte officiel fait état de 32 morts dans les inondations de cette année. Nous n’avons pas encore atteint le pic des inondations, mais de nombreux ménages sont déjà dans des écoles suite à l’effondrement de leurs habitations. ‘’Ce sont les grandes pluies de ces derniers temps qui ont fait effondrer nos maisons’’, dit Halima, qui vit dans une classe d’école avec son époux et ses trois enfants. ‘’Personne ne veut vivre dans une école si ce n’est par contrainte’’, ajoute-elle. Son inquiétude, la rentrée scolaire c’est pour bientôt. Où aller ? Parce qu’il faut libérer les salles dans moins de deux mois pour permettre aux enfants de renouer avec l’école à partir du mois de septembre parce que nous sommes dans un CES (Complexe d’enseignements secondaires). ‘’Mon mari n’a pas un travail fixe, il se débrouille au quotidien pour assurer notre pitance et payer le loyer et les autres charges. Dans cette situation, je ne peux pas lui mettre la pression, sachant qu’il n’est pas en mesure d’aller chercher une maison de location’’, justifie-t-elle. Ils sont certainement nombreux les chefs de ménages à vivre actuellement ce calvaire infernal dans le pays.