La situation socio-politique du Niger sous la Renaissance illustre bien la lente agonie d’une démocratie en détresse. Les signes de cette faillite démocratique sont nombreux et incluent la corruption, l’impunité, l’explosion des inégalités, l’enrichissement sur le bien commun, les élections truquées et des politiques publiques éloignées des intérêts du plus grand nombre. Le rapport 2022 de la Cour des comptes est venu appuyer cette sombre réalité. Il a révélé une série d’anomalies, de dysfonctionnements, de manquements et d’irrégularités dans la gestion des fonds publics qui prouvent que le Niger est une démocratie en trompe-l’œil. Il a l’apparence, pas l’essence. Les mots, pas la culture.
L’absence de transparence et d’éthique dans la gestion des affaires publiques nuit gravement à la confiance des citoyens envers les dirigeants. Cette situation favorise l’émergence d’un climat de méfiance généralisée, où la population se sent délaissée et trahie par les promesses non tenues des politiciens.
Le système politique, miné par les intérêts claniques et personnels, est en train de s’éloigner de plus en plus des valeurs démocratiques. Les politiques publiques, censées répondre aux besoins de la majorité, ne profitent qu’à une minorité privilégiée. Les citoyens se retrouvent ainsi dans leur majorité marginalisés, sans voix, ni pouvoir de décision, dans un pays où la démocratie est devenue une coquille vide, où les élections truquées privent les citoyens de choisir librement leurs dirigeants sapant ainsi la légitimité des dirigeants en place. L’affaiblissement des démocraties, comme c’est le cas actuellement au Niger, est souvent causé par des dérives internes qui conduisent inexorablement au crash de la démocratie.
Il est donc impérieux que les acteurs politiques se ressaisissent et entreprennent des réformes profondes pour restaurer la confiance de la population et préserver les fondements de notre démocratie. Cela passe par une lutte efficace contre la corruption et l’impunité, une réelle transparence dans la gestion des fonds publics et une volonté politique d’instaurer des politiques publiques équitables et au service de tous.
Sans ce changement de cap significatif, nous courrons inéluctablement vers un abîme.