L’alliance stratégique entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger marque un tournant géopolitique notable dans la région du Sahel, un espace où la menace jihadiste a continuellement fragilisé les structures étatiques et mis à mal la stabilité sociale, économique et politique de ces pays.
La « Charte du Liptako-Gourma », signée à Bamako le 16 septembre, atteste de la prise de conscience aiguë des dirigeants des trois pays de la nécessité de conjuguer leurs efforts pour relever les défis sécuritaires. En effet, la création de l’”Alliance des États du Sahel” (AES) vise à établir une « architecture de défense collective et d’assistance mutuelle », selon le chef de la junte malienne, Assimi Goita. L’article 6 de la charte, atteste de la détermination des signataires à mutualiser leurs ressources en cas d’agression. Ils s’engagent à considérer toute atteinte à la souveraineté ou à l’intégrité territoriale de l’un d’eux comme une attaque contre l’ensemble, impliquant ainsi une riposte commune.
La dimension militaire de cette alliance est évidente, mais la mention des efforts économiques par le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, suggère que l’AES envisage une coopération plus large. Cette coopération multidimensionnelle pourrait contribuer à un renforcement socio-économique, indispensable pour atténuer les facteurs sous-jacents de l’insécurité et à une réponse coordonnée face au terrorisme.
Cette alliance arrive à un moment où la solidarité interétatique dans la région est palpable. La conjonction des changements de régime au Mali et au Burkina Faso, tous deux issus de coups d’État, a manifestement renforcé leur alignement avec le Niger dirigé par le CNSP depuis le coup d’État du 26 juillet 2023.
La région du Liptako-Gourma, frontalière des trois pays, a été l’épicentre d’affrontements et d’instabilité dus à la montée du jihadisme. C’est une zone où la porosité des frontières a souvent facilité les mouvements des groupes armés terroristes. Une intervention concertée ici serait donc symbolique, montrant une capacité renouvelée des États à protéger leurs territoires et leurs populations.
En conclusion, l’alliance entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger est un signal fort d’une volonté renouvelée de coopération régionale. Elle signe conséquemment aussi l’acte de décs officiel du G5-Sahel, ce machin mis en place avec le concours de la France pour divertir les pays du Liptako Gourma les plus durement affectés par les attaques meurtrières des groupes terroristes soutenus par des mains invisibles. Face aux défis sécuritaires et économiques communs, cette entente pourrait non seulement renforcer la stabilité au Sahel, mais aussi poser les bases d’une collaboration plus approfondie pour le développement et la prospérité à long terme de cette région.
La Rédaction