Il est toujours décevant, pour ne pas dire effrayant, de constater à quel point l’orgueil personnel d’un dirigeant peut prévaloir sur les besoins élémentaires d’un pays tout entier.
La rumeur persistante selon laquelle Bazoum Mohamed aurait, depuis sa détention au palais présidentiel, imploré le Nigeria de couper l’électricité au Niger est symptomatique d’un dirigeant en déroute, privilégiant ses intérêts personnels au détriment du plus grand nombre. Une telle action, si elle est avérée, révèle non seulement une profonde myopie politique, mais aussi un manque cruel d’empathie pour son propre peuple.
Est-ce là la dignité d’un président déchu ? Le Niger, déjà en difficulté, n’avait pas besoin de cette épreuve supplémentaire. La coupure d’électricité à Niamey, orchestrée par la NEPPA au Nigeria, affecte gravement une économie déjà fragile, amplifiant ainsi la souffrance des Nigériens. Plutôt que de chercher à créer des ponts, à faciliter la transition ou du moins à préserver les intérêts fondamentaux de son pays, Bazoum aurait opté pour une vendetta de bas étage, privant des millions de Nigériens d’électricité.
Et pendant que la capitale, Niamey, pataugeait dans l’obscurité, avec tous les désagréments économiques, sociaux et sécuritaires que cela implique, l’ex chef de l’Etat, depuis son palais transformé en prison, choisissant le silence, n’a fait aucun effort pour rectifier cette situation. Un silence pesant, symptomatique d’une indifférence vis-à-vis de la souffrance du peuple. Est-ce là le legs d’un président à son pays ?
Une délégation de la CEDEAO dépêchée à Niamey, dans le cadre des pourparlers avec le CNSP a tenté de rétablir l’électricité au palais. Mais le refus de la junte d’accéder à la demande de l’institution régionale, soupçonnant à juste titre Bazoum de cette manœuvre électrique, semble bien justifié.
En fin de compte, l’acte de Bazoum, s’il est avéré, ne serait rien de moins qu’une trahison envers le Niger. Un leader véritable n’utilise pas le bien-être de son peuple comme un pion dans un jeu d’échecs politique. L’histoire jugera Bazoum, mais une chose est certaine : si les allégations contre lui sont confirmées, cela serait une tache indélébile sur son héritage, une ombre qu’aucun exploit antérieur ne saurait effacer.’’
La Rédaction