En déplacement à New-York pour assister à la 77è session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le président de la République n’a pas voyagé léger. Bazoum Mohamed s’est envolé avec une très forte délégation. Une véritable saignée pour le Trésor public.
Une délégation XXL
Fau-t-il rebaptiser le Mont Gréboun en « Air Bazoum One » ? L’idée n’est pas à rejeter. Le président de la République passe plus de temps dans les airs que dans son palais. Il est constamment entre deux avions. Après avoir participé au 12ème sommet de l’Alliance pour une Agriculture Verte en Afrique (AGRA) tenu du 7 au 9 septembre 2022 à Kigali, au Rwanda, Bazoum Mohamed s’est envolé ce 14 septembre pour les États-Unis. Le chef de l’État est à New-York pour assister à la 77è Session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Et il n’a pas voyagé léger, c’est le moins qu’on puisse dire. La liste des membres de la délégation présidentielle est longue comme le bras : la première dame Hadidja Bazoum Mohamed, la présidente de la Haute Cour de Justice Ali Mariama, le ministre des Affaires étrangères Hassoumi Massoudou, le ministre des Énergies renouvelables Ibrahim Yacoubou, le ministre du Pétrole Mahamane Sani Mahamadou, le ministre de l’Éducation nationale Ibrahim Natatou, le directeur de cabinet du président de la République Ibrahim Sani Abani, le directeur de cabinet adjoint en second du président de la République Oumarou Moussa Ibrahim. Pas moins de huit (8) personnes accompagnent officiellement Bazoum Mohamed dans son périple américain. En vérité, le nombre est plus élevé que cela.
Saigner le Trésor public
Les bons points en faveur de l’entité présidée par le Portugais Antonio Guterres ne manquent pas : « Que ferions-nous sans l’ONU ? Les problèmes auxquels le monde fait face ne peuvent être réglés par les États individuellement. » Ou ces mots tout aussi flatteurs : « L’ONU est le socle de l’ordre et de la coopération internationaux. » C’est clair, du haut de ses 77 ans, et forte de ses 193 États membres, l’Organisation des Nations unies reste et demeure une structure d’une importance capitale pour faire face à toute sorte de crise à travers le monde. Participer aux réunions annuelles de l’ONU est d’un enjeu important pour les chefs d’État et autres dirigeants. Pour autant, le président d’une nation extrêmement pauvre comme la nôtre peut-il se permettre de saigner le Trésor public de son pays pour juste monter à la tribune de l’ONU, le temps d’un discours qui n’intéresse presque personne ? Pas un seul des membres de la délégation XXL conduite par Bazoum Mohamed n’est fondamentalement indispensable à New-York. Pour faire entendre sa voix à l’ONU, le Niger n’a pas besoin de ce bataillon de personnalités que Bazoum Mohamed traîne dans son sillage. C’est un attelage incongru que le chef de l’État a embarqué dans son avion. Tenez, à quoi vont servir le directeur de cabinet du président de la République et le directeur de cabinet adjoint en second ? Pour remplir son rôle, Ibrahim Sani Abani a-t-il besoin d’Oumarou Moussa Ibrahim à ses côtés ? Certainement pas.
Shopping à New York
« Un chef d’État, ce n’est pas quelqu’un qui va dormir à même le sol ou à la belle étoile ! Il faut un palais ! », a rétorqué le défunt président Gabonais, Omar Bongo, à ceux qui ont critiqué le luxe insolent et le gigantisme de son palais du bord de mer. Naturellement, Bazoum Mohamed ne va pas passer ses nuits new-yorkaises dans une taverne malfamée du Bronx, il lui faut un palace. Le ministre d’État Hassoumi Massoudou et ses collègues ont aussi droit à un traitement digne de leur rang. Toutes ces commodités et autres petites attentions coûtent un ‘’pognon de dingue’’, pour reprendre Emmanuel Macron. Les finances publiques sont mises à mal pour un séjour officiel qui n’apporte pas grand-chose au Niger. Nos pays d’Afrique comptent peu dans la marche de l’ONU. Les cinq (05) membres permanents du Conseil de Sécurité (Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni) décident du sort de la planète. C’est dire que la présence de Bazoum Mohamed passe inaperçue. Conclusion, Abba Issoufou et consorts sont partis faire du shopping à New York… aux frais des contribuables. Rien d’autre.