Le Niger, pays sahélien marqué par de nombreux défis, peine à trouver le chemin de la stabilité et du progrès. Malheureusement, le président actuel, Bazoum Mohamed, semble naviguer à vue, évoluant dans un brouillard dont la densité rappelle les mots du célèbre écrivain Kundera qui affirmait que : « l’homme est celui qui avance dans le brouillard », pour symboliser la complexité de la mission humaine. Bazoum Mohamed, non seulement avance dans un épais brouillard, mais le fait à contre-courant.
Les autorités assurent que tous les indicateurs sont au vert, que tous les projets présidentiels se déroulent comme prévu. Bazoum Mohamed, omniprésent dans l’espace public, n’hésite pas à s’exprimer sur tous les sujets, à tout moment. Une omniprésence qui semble convaincre certains. Mais la majeure partie de la population nigérienne voit les choses sous un tout autre jour.
L’opinion publique nigérienne considère, avec une consternation croissante, que presque toutes les initiatives du président sont vouées à l’échec. La lutte contre le terrorisme ? Un échec. Les efforts pour éradiquer la corruption ? Un autre échec. Les tentatives d’amélioration du système de santé, de l’éducation, de la justice, des services publics ? Tous sont perçus comme des échecs. À mi-chemin de son mandat, Il n’y a pas un seul secteur dans lequel on puisse distinguer une réussite significative. Son bilan apparaît en demi-teinte, presque effacée.
Les causes de cette morosité politique sont multiples, mais deux facteurs ressortent avec insistance : un manque flagrant de vision à long terme et une équipe gouvernementale sans envergure. Le président n’a pas réussi à définir un cap précis, laissant son gouvernement naviguer sans boussole. Mais il y a surtout son incapacité à assumer pleinement son rôle de chef de l’État, entravée par une dyarchie conflictuelle au sommet de l’État avec son mentor, Issoufou Mahamadou. Cette dernière est perçue comme la racine de nombreux problèmes qui affligent le pays.
La question cruciale qui se pose aujourd’hui est de savoir quand Bazoum Mohamed commencera -t-il réellement son quinquennat. Quand parviendra-t-il à sortir de l’ombre de son prédécesseur et avancer enfin vers la réalisation des promesses de son mandat ? Les Nigériens, fatigués et désabusés, attendent encore le début de ce mandat, et surtout, des changements tangibles et positifs.
