Attente de la concrétisation des promesses
Lorsque le CNSP a pris les rênes du Niger, promettant une amélioration du bien-être collectif, les espoirs étaient grands. Mais trois mois après, le début de concrétisation de cette promesse se fait toujours attendre. Du fait des sanctions économiques et financières imposées à notre pays par la communauté internationale et la CEDEAO, au lieu d’une amélioration, on observe plutôt une aggravation des indicateurs sociaux et économiques : hausse significative de la pauvreté, réduction drastique du budget et des dépenses sociales, recul accentué de l’activité économique. Devant tant d’urgences, notamment alimentaires et sécuritaires, le gouvernement peine à se doter d’une vision et d’une stratégie de sortie de crise pour le moyen et long terme.
Hausse de la pauvreté
Avant le coup d’État, le Niger semblait sur une trajectoire prometteuse, selon les statistiques de la Banque mondiale qui prévoyaient une réduction du taux de pauvreté. Une perspective à prendre bien évidemment avec des pincettes, à la lumière notamment de la situation précaire dans laquelle vivaient les Nigériens, longtemps avant le renversement du président Bazoum. Les sanctions de la communauté internationale ont inévitablement contribué à accentuer cette paupérisation des populations. Aujourd’hui, on estime que le taux d’extrême pauvreté pourrait grimper à 44,1 %, ce qui signifie que 700.000 personnes de plus pourraient basculer dans la précarité cette année seulement.
Des perspectives économiques sombres
Le Niger, qui tendait vers une croissance remarquable grâce notamment au projet d’oléoduc pour le transport et la commercialisation du pétrole brut vers le Bénin, voit désormais ses espoirs s’effriter. Les sanctions imposées par la CEDEAO jettent une ombre sur l’avenir de cette infrastructure vitale. De 12,8 %, les prévisions de croissance pour 2024 chutent brutalement à 4 %, selon les rapports de la Banque mondiale (BM) et du Programme alimentaire mondial (PAM).
Un impact désastreux sur budget
Les répercussions sur le budget national sont alarmantes. Suite au putsch du CNSP, l’aide au développement a subi un coup dur. Une baisse de 40 %, soit l’équivalent de 1,17 milliard de dollars, a été enregistrée. À cause des sanctions, le Niger est dans l’incapacité de régler ses dettes envers ses partenaires au développement, ce qui engendre des arriérés menaçant le pays d’une suspension de décaissements.
Le verrouillage financier
Les sanctions de la CEDEAO ont un autre visage tout aussi préoccupant : elles coupent le Niger du marché financier régional de l’UEMOA. L’impossibilité d’effectuer des transactions via la Banque centrale régionale (BCEAO) équivaut presque à une mise sous scellés de l’économie de notre pays. Sans accès aux financements, le Niger est dans une impasse. Sa note souveraine a d’ailleurs été dégradée par Moody’s, de « B3 » à « Caa2 », rendant ses emprunts sur le marché obligataire de plus en plus hypothétiques.
Face à ce tableau sombre, une lueur d’espoir se dessine peut-être à l’horizon. Le déplacement prochain du Premier ministre Lamine Zeine en Chine pourrait-il être la solution ? La Chine, avec ses investissements massifs en Afrique, pourrait-elle offrir une bouée de sauvetage au CNSP ?Le coup d’état du 26 Juillet 2023 a au moins eu le mérite de montrer aux Nigériens que le régme des renaissants a géré notre pays pendant 12 ans et demi sur la base du mensonge. La croissance économique à 2 chiffres reposant sur les bonnes productions agricoles n’était que du bluff, le pays tournait grâce à des prêts et des aides budgétaires des partenaires au développement.
En conclusion, les défis auxquels est confronté le Niger post-coup d’État sont immenses. Seule une vision claire, une stratégie solide et une ouverture aux partenariats pourraient inverser la tendance.
La Rédaction