Au Niger, la présentation du prix MO Ibrahim 2021, une distinction honorifique majeure pour le leadership africain, a été orchestrée avec unegrande débauche de moyens. L’ancien président de la République, Issoufou Mahamadou, est l’heureux récipiendaire de ce prix, qui est présenté dans la majestueuse salle Mahatma Gandhi de Niamey ce vendredi 19 Mai. L’événement devait réunir le gratin politique du pays : le Haut représentant du président de la République, d’anciens chefs d’État et présidents, le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale, les ministres et députés et bien sûr, le président de la République en personne.
Un prix international, une contestation locale
Malgré le prestige international associé à ce prix, il est pourtant sujet à une forte contestation au Niger. Nombreux sont en effet ceux qui s’interrogent sur la pertinence de cet énorme tintamarre en un temps de morosité économique sans précédent. Dans ces conditions, est‐il nécessaire que les Nigériens contribuent par leurs impôts à célébrer un trophée controversé, décerné à un milliardaire qui vit déjà largement aux crochets du contribuable ? Comme le disait Winston Churchill : “Il est toujours plus facile de dépenser l’argent des autres.”
La Renaissance : un régime perdu et sans boussole
L’attitude du gouvernement face à ce prix, jugée par certains déconnectée de la réalité économique, soulève des questions quant à l’orientation actuelle du régime de la Renaissance. Cette célébration ostentatoire, loin des préoccupations essentielles des Nigériens, témoigne d’un régime qui semble perdu et sans boussole.
Pourtant, en ces temps difficiles, les paroles de John F. Kennedy semblent plus que jamais d’actualité : “Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez‑vous ce que vous pouvez faire pour votre pays.” Cette maxime pourrait inspirer une réorientation des priorités sous la Renaissance pour le bien‐être du peuple, loin des fastes de cette cérémonie de remise de prix. Car la célébration somptueuse du prix MO Ibrahim 2021 contraste douloureusement avec les difficultés quotidiennes auxquelles sont confrontés de nombreux Nigériens.
Vers un rééquilibrage des priorités
C’est un moment charnière pour le Niger. Les dirigeants doivent choisir entre un investissement dans les cérémonies ostentatoires et un réinvestissement dans les préoccupations quotidiennes des citoyens. En effet, comme le disait Confucius, “Le gouvernement parfait est une noble idée ; celui qui la réalise est un sage.” Les Nigériens espèrent que leurs dirigeants choisiront la sagesse et se concentreront sur les problèmes urgents que traverse le pays.