Six (6) mois après le putsch, le CNSP a-t-il tenu ses promesses ou n’a-t-il été qu’un leurre de plus dans le paysage politique complexe du Niger ?
D’abord, il convient de reconnaître que le CNSP, en détrônant Mohamed Bazoum, a ouvert une parenthèse inédite dans l’histoire politique du Niger. Les promesses d’éradiquer l’insécurité et de mettre fin à des pratiques de gouvernance nauséeuses ont résonné avec une population lassée des turpitudes politiques. Toutefois, ces velléités de réforme se heurtent aux défis pratiques et immédiats de l’administration d’un pays sous embargo.
En effet, les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, bien que critiquées pour leur caractère inique et inhumain, soulignent l’isolement du Niger sur la scène régionale et mettent à mal les ambitions réformatrices du CNSP. L’alternative proposée par l’Alliance des États du Sahel (AES) consistant à la recherche de partenariats avec des puissances comme la Russie, tout en offrant des perspectives de diversification, suffira-t-elle à garantir la stabilité et le progrès nécessaires pour le Niger ?
Le peuple nigérien, dans un premier temps galvanisé par le changement de régime, commence à montrer des signes d’essoufflement. Ce phénomène est normal après six (6) mois de défis accrus, mais il expose la fragilité de la légitimité du CNSP. La résilience de la population a ses limites, et l’enthousiasme initial pourrait se muer en désenchantement si les promesses ne se concrétisent pas rapidement.
Les autorités de transition, sous la houlette du général de brigade Abdourahamane Tiani, se trouvent donc à la croisée des chemins. Leur capacité à naviguer dans ce contexte géopolitique complexe, tout en répondant aux attentes urgentes de la population, déterminera non seulement leur succès, mais aussi la trajectoire future du Niger. Les prochains mois seront cruciaux pour évaluer si le CNSP peut-il réellement offrir une alternative viable ou n’est-il qu’une répétition des erreurs passées ?
En conclusion, alors que le CNSP a sans doute changé la donne politique au Niger, l’heure n’est pas encore au bilan définitif. Mais face aux innombrables défis, la junte doit prouver qu’elle peut non seulement diriger le pays à travers la tempête actuelle, mais aussi jeter les bases d’une gouvernance stable et inclusive. La souveraineté et le patriotisme, bien que nécessaires, ne suffiront pas sans actions concrètes et réfléchies pour guider le pays vers un avenir plus stable et prospère.