En Afrique, en cas de changement de régime, surtout par un coup d’Etat militaire, les nouvelles autorités du pays procèdent généralement à la libération des détenus politiques. Au Niger, depuis les événements du 26 juillet dernier, les Nigériens attendent impatiemment de la part du général Abdourahamane Tiani la libération de tous les détenus politiques et d’opinion, de même que le retour des exilés. Cette option est sérieusement envisagée. Une liste de personnes concernées aurait déjà été établie. Mais cette libération semble traîner. La liste proposée ne ferait-elle pas l’unanimité au sein de l’organe dirigeant du pays, c’est-à-dire le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) ? Ou bien les nouvelles autorités seraient-elles plus préoccupées par la stabilisation de la situation politique et les menaces de déstabilisation intérieures et extérieures ? Face à ces menaces qui se précisent, il est souhaitable, par exemple, que les militaires relaxés à l’issue du procès de la tentative présumée de coup d’Etat de mars 2021, aucune charge n’ayant été retenue contre eux, soient réintégrés dans les rangs des forces armées nigériennes, pour ceux qui le souhaiteraient. Ce serait aussi une manière de leur rendre justice.
Pour une décrispation du climat politique, les nouvelles autorités doivent également faire preuve de clémence envers les personnes détenues pour des raisons politiques. Cela renforcerait davantage l’union sacrée des Nigériens autour du CNSP. De quoi apaiser davantage notre pays et d’aller de l’avant. Ne dit-on pas souvent que le Chef, c’est celui qui a besoin des autres. Le CNSP a besoin du peuple nigérien, le peuple a besoin du CNSP. Le nouvel organe dirigeant du pays a besoin du soutien de tous les Nigériens pour effectivement continuer l’œuvre de renouveau entamée ce 26 juillet 2023.