Comme vous le savez, le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le général Abdourahamane Tiani, a signé, mercredi 20 septembre, une ordonnance portant création de la Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale (COLDEFF). Trois semaines après, cette commission censée disposer de “tous les pouvoirs nécessaires pour mettre en œuvre les orientations du CNSP et du gouvernement relatives à la lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale” n’est toujours pas installée.
On ne connait pas sa composition. Le peuple nigérien doit donc attendre pour voir sa soif de justice être étanchée, lui qui exige ‘’le recouvrement de tous les biens publics illégalement acquis et/ou détournés.’’ Pendant ce temps, au Gabon, un autre pays qui a connu un coup d’Etat, le 30 août dernier, la commission anti-corruption créée par les militaires s’est immédiatement mise à l’œuvre. Elle a déjà à son actif 144 véhicules et plus de 7 milliards de francs CFA saisis. Ces biens ont été rétrocédés, ce 6 octobre, à l’Etat gabonais. Au regard de ce résultat appréciable, on peut, pour le moment, donner aux autorités gabonaises issues du coup d’Etat le bon dieu sans confession. Elles ont démontré qu’elles veulent lutter contre la corruption et la gabegie qui avaient cours sous l’ancien régime. Et d’autres enquêtes sont en cours. Tout comme au Gabon, au Niger, la COLDEF devrait aussi s’intéresser aux marchés publics pour traquer les fraudes. Si la COLDEF réussit sa mission, le coup d’État du 26 juillet aura été utile pour le Niger et son peuple.