Comme vous le savez, la réunion du Conseil national de dialogue politique (CNDP) du 9 septembre 2022 a décidé de la révision du décret 2019-500 du 10 septembre 2019 modifiant et complétant le décret 2004-030 du 30 janvier 2004 portant création du CNDP, ainsi que son règlement intérieur. Pour rappel, ce décret avait été modifié unilatéralement par le pouvoir à un moment où l’Opposition politique boycottait les assises de ce Conseil. Ce vendredi 14 septembre, la réunion du CNDP présidée par le Premier ministre, Président dudit Conseil a procédé à l’installation du Comité ad’ hoc chargé de revoir ces deux textes. Ce Comité est composé normalement de quatre (4) membres : un représentant de la Majorité présidentielle, un de l’Opposition, un des partis non affiliés, et un conseiller du Premier ministre. Cinq (5) représentants de la Majorité et de l’Opposition étaient présents à la cérémonie d’installation de ce Comité. Les Non affiliés ont brillé par leur absence parce qu’ils n’arrivaient toujours pas à se donner un Chef de file. Ils sont absents également de ce Comité ad’ hoc qui commence ses travaux ce mardi 18 octobre.
Pour rappel, l’existence des partis politiques qui ne se réclament ni de la Majorité ni de l’Opposition a été formalisée avec l’adoption par l’Assemblée nationale, le 24 mai 2019, du projet de loi modifiant et complétant l’ordonnance 2010-84 du 16 décembre 2010 portant Charte des partis politiques. Depuis cette formalisation, les partis Non affiliés sont traversés par une crise de leadership et de positionnement. Les convoitises portent sur le poste de chef de file des Non affiliés, les deux (2) postes de représentants au niveau de la CENI (dont un sera membre du bureau de l’institution avec voix consultative) et le poste de deuxième secrétaire permanent adjoint du Conseil National de Dialogue Politique. Mais les Non affiliés ne sont-ils pas une incongruité dans un régime semi-présidentiel ? Ce qui est sûr, ce type de régime ne reconnaît qu’une majorité et une opposition. D’ailleurs l’existence des partis non affiliés n’est pas constitutionnelle. La Constitution de la VIIème ne parle point de partis non affiliés. En matière de gouvernance démocratique, il y a deux camps : on gouverne ou on s’oppose. Ce qui a toujours fait le charme de la démocratie, c’est cette dialectique ontologique entre majorité et opposition, ce vacillement permanent et perpétuel entre une chose et son contraire. Autre incongruité, nombre de ces partis dit non affiliés ont soutenu des partis de la majorité ou de l’opposition lors des élections générales 2020/2021.