Alors que les dignitaires du régime déchu se trémoussent actuellement à l’idée de voir les Nigériens souffrir des effets des sanctions illégales et iniques prononcées par la CEDEAO contre leur pays en vue de ramener Bazoum Mohamed au pouvoir, les politiciens patriotes sortent de l’ombre pour exprimer leurs inquiétudes.
C’est le cas de Seïni Oumarou, président de l’Assemblée nationale dissoute, qui a livré un message écrit pour appeler ‘’les citoyens nigériens à un sursaut patriotique, afin de préserver la cohésion et la solidarité nationales’’ et leur demander ‘’de garder leur calme et de s’abstenir de tout acte de nature à entamer l’unité nationale’’. Il dit souhaiter la mise en place rapide ‘’d’initiatives locales’’ pour trouver une issue heureuse à la crise politique.
A propos des sanctions de la CEDEAO, Seïni Oumarou a marqué son indignation face à cette décision gravissime de l’organisation sous régionale. ‘’Je ne peux pas comprendre que des organisations d’intégration, censées œuvrer à la promotion de la paix, de la stabilité et du bien-être au profit des Peuples, en viennent à envisager des mesures aussi apocalyptiques, dont les seules victimes absolument prévisibles ne seraient autres que les populations auxquelles elles prétendent assurer le bonheur’’, a martelé le président du parlement dissout.
Où est l’intérêt du peuple dans les sanctions ?
‘’Qui souffrirait le plus des sanctions édictées par la CEDEAO et l’UEMOA, sinon que les populations les plus faibles et les plus vulnérables de notre pays’’, a interrogé Seïni Oumarou, soulignant que l’arrêt envisagé de l’approvisionnement du Niger en électricité aura pour conséquences ‘’l’anéantissement total de l’économie du pays et l’exacerbation des souffrances des mêmes innocentes populations’’.
Concernant l’intervention militaire qui n’est pas exclue par la CEDEAO, Seïni Oumarou de demander sur ‘’quelle base juridique et morale cette intervention visant à restaurer l’ordre constitutionnel par la violence pourrait-elle s’opérer’’. S’il a formulé cette interrogation, c’est en connaissance de cause ; aucun instrument de l’organisation ne prévoit ce mécanisme.
Pour sûr, avertit Seini Oumarou, cette intervention risquerait de mettre en péril de nombreuses vies humaines, y compris celle du président Bazoum Mohamed et sa famille.
‘’C’est pourquoi, je juge les mesures envisagées par la CEDEAO et l’UEMOA inacceptables, car elles sont de nature à aggraver la situation de grande insécurité dans laquelle vivent déjà les populations. Je trouve ces décisions inappropriées pour la résolution de la crise actuelle et appelle de cet fait à l’ouverture d’un dialogue inclusif’’, a-t-il préconisé.
Avant de lancer un vibrant appel à la solidarité régionale, de toutes les nations africaines et de demander à la communauté internationale et aux partenaires du Niger de ne prendre en compte, dans leurs interventions, que la volonté, les aspirations et les intérêts du peuple nigérien.
Et d’appeler les pays et leurs institutions ‘’à s’abstenir de de supporter des mesures de nature à aggraver la détresse dans laquelle sont déjà plongées les populations du fait de l’insécurité chronique et des conditions de vie difficiles’’. Au regard de cette situation dramatique, Seïni Oumarou a exhorté ‘’toutes les nations éprises de paix et de justice, à apporter leur soutien au peuple nigérien pour une sortie rapide de crise et le retour de la paix’’, convaincu que les Nigériens sauront faire preuve de résilience devant cette adversité ‘’dès lors qu’il est question de leur honneur et leur dignité’’.
Mobilisation générale pour défendre la patrie
A la suite de Seïni, le Général Salou Djibo, ancien chef de l’Etat, a rendu aussi un communiqué pour exprimer sa profonde consternation par rapport à ‘’ces sanctions sans précédents’’ prononcées contre notre pays par ‘’les organes de la CEDEAO et de l’UEMOA’’.
‘’J’exprime ma plus profonde consternation par rapport à ces sanctions qui ne visent qu’à asphyxier l’économie et, avec elle, la population et les entreprises nigériennes qui ne sont en rien responsables de ce qui se passe et qui subissaient déjà, depuis plus d’une décennie, de graves difficultés économiques et sociales existentielles’’, a dénoncé Salou Djibo.
Pour éviter les risques d’un désastre humanitaire, l’ancien chef d’Etat a appelé les parties nigériennes en conflit et les leaders de la sous-région, à privilégier ‘’la voie diplomatique’’ dans le but ‘’d’alléger la souffrance des plus vulnérables de nos compatriotes’’.
Pour lui, toute action militaire hostile de la part de la CEDEAO, de ses Etats membres ou de quelque Etat étranger aura immanquablement des conséquences désastreuses pour notre pays, notre région, voire porteuse d’un risque majeur d’internalisation d’un différend politique interne.
‘’(…) Il n’y a pas de diplomatie impartiale’’, estime Salou Djibo, appelant ‘’toutes les parties nigériennes et étrangères engagées dans cette affaire à s’abstenir de l’usage de la violence dans le règlement de ce désaccord politique’’. Selon lui, la préoccupation des Nigériens actuellement, c’est le retour de la paix et une gouvernance aussi efficace que vertueuse qui mette en avant le seul intérêt bien compris du peuple et du Niger.
Mais si d’aventure la CEDEAO déploie des troupes militaires au Niger pour attaquer le palais, Salou Djibo appelle ‘’tous les Nigériens digne de ce nom à se mobiliser spontanément pour défendre la souveraineté de notre pays sur ses choix politiques, économiques, militaires, diplomatiques et géostratégiques’’.
Que les chefs d’Etat de la CEDEAO, qui se sont réunis à Abuja le 30 juillet 2023, pour prendre leurs sanctions illégales et iniques contre le Niger comprennent qu’il s’agit d’une déclaration de guerre en bonne et due forme contre le Niger s’ils osent envoyer leurs soldats pour tenter de restaurer par la force l’ordre constitutionnel.
Et le Niger ne sera pas seul contre tous, les Burkinabè et les Maliens sont prêts à nous soutenir militairement dans la guerre. Et d’autres pays non inféodés aux Occidentaux n’hésiteront pas à leur emboîter le pas !