La course pour la direction générale de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) s’annonce des plus disputées. Sept candidats, représentant diverses régions africaines, sont en lice pour succéder à Mohamed Moussa, actuel directeur général.
Parmi eux, Prosper Zo’o Minto’o, originaire du Gabon, semble mener la danse. Fort d’une expérience de près de trois décennies dans des instances internationales telles que l’OACI et l’IATA, il incarne un profil solide et expérimenté. Toutefois, il n’est pas le seul à prétendre au poste depuis l’OACI WACAF ; son collègue burkinabè, François-Xavier Salambanga, spécialiste en communication-navigation et surveillance, pose également sa candidature.
Les “candidats maison” de l’ASECNA, issus de l’intérieur de l’agence, ne sont pas en reste. Le Béninois Louis Prince Agbodjan, à la tête des ressources financières depuis 1997, le directeur des études et des projets, Yaya Soumahoro de Côte d’Ivoire, et le conseiller technique comorien Kassim Ibrahim, montrent la diversité et la richesse des compétences au sein de l’ASECNA.
Le “candidat du Sahel”, Adoum Younousmi, représente le Tchad. Son parcours, notamment comme ex-représentant de l’ASECNA au Tchad et ex-ministre des infrastructures, souligne son expérience dans le domaine. Néanmoins, sa candidature suscite des tensions internes, notamment avec l’ex-directeur général de l’ADAC, Mahamat Awaré Neissa.
Le dossier de Maurice Niaty-Mouamba, proposé par le Congo, souffre d’un handicap majeur : l’absence d’une lettre de parrainage des autorités congolaises. Bien que cette carence pourrait être surmontée grâce à une “règle tacite” de rotation régionale, la dispersion des voix en Afrique centrale demeure un risque notable, surtout après l’assurance d’un “soutien sans condition” au candidat tchadien par les chefs d’État de la CEMAC.
La campagne, probablement aussi âpre que celle de 2020, place les candidats dans une lutte stratégique intense. Le “candidat du Sahel”, malgré le soutien politique régional, doit naviguer dans un environnement complexe et hautement compétitif. Sa chance de l’emporter dépendra autant de ses qualifications et de son expérience que de la dynamique politique au sein de l’ASECNA et de ses États membres. Face à des candidats aux profils divers et compétents, le défi est de taille pour le représentant du Sahel, dans une élection où chaque vote et chaque soutien compteront.