Le 05 janvier 2024, le Bureau exécutif national du Syndicat national des agents de la justice (BEN/SNAJ) déposait un préavis de grève de 48 heures pour exiger le départ du Directeur des ressources humaines (DRH) du Ministère de la Justice, relativement à la représentation des greffiers dans la commission paritaire chargée de statuer sur les avancements au grade. Les négociations aussitôt engagées par la Chancellerie aboutissent à un accord, samedi 06 janvier, matérialisé par un procès-verbal. C’est ainsi qu’un engagement a été pris : la possibilité désormais offerte au BEN/SNAJ d’envoyer les représentants des greffiers dans cette commission paritaire. Mais trois semaines plus tard, cet engagement peinait toujours à être concrétisé. « Le DRH s’est retranché dans son bureau pour proposer une liste de membres de ladite commission. Comme à l’accoutumée, il a encore fait à sa tête, puisqu’il n’avait pas tenu compte des conclusions des négociations du 06 janvier », a dénoncé le BEN/SNAJ dans une correspondance adressée, mardi 30 janvier, au Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Alio Daouda.
« Sur quels critères le DRH s’était-il alors basé pour faire une telle proposition des membres de la commission ? », s’est interrogé le syndicat des greffiers.Dénonçant une « démarche machiavélique » du DRH, le BEN/SNAJ se dit vent debout contre toute imposition de représentants que les greffiers n’auraient pas eux-mêmes choisis, car il s’agit avant tout de statuer sur leur avenir professionnel. Par ailleurs, le BEN/SNAJ dit « douter très sérieusement de la volonté de la Chancellerie à respecter ses engagements, notamment le départ du DRH ». Et de s’interroger en ces termes : « Quelle urgence il y avait-il à nommer les membres de la commission paritaire en ce moment où le DRH est contesté ? » Autre interrogation : « La Chancellerie était-elle en train d’abuser de la sagesse du BEN/SNAJ qui avait accepté de lever son mot d’ordre de grève ? »
Pour le syndicat des greffiers, le départ du DRH est une exigence non négociable. Pour ce faire, il entend se donner tous les moyens légaux à sa disposition pour faire aboutir ladite exigence. Accepter le DRH actuel dans la commission d’avancement, une présence qui est vue comme un mauvais présage pour les greffiers, reviendrait à se faire harakiri, fait savoir le BEN/SNAJ. Mieux, il « récuse formellement les membres de la commission dans sa composition actuelle ».Aussi, le syndicat des agents de la justice « exige la mise en place d’une commission consensuelle dans les meilleurs délais. Faute de quoi, la Chancellerie sera tenue pour seule responsable de tout ce qui adviendra. » Ce message on ne peut plus ferme du syndicat des greffiers sera-t-il entendu par la Chancellerie ? Le bon fonctionnement du service public de la justice sera-t-il privilégié par toutes les parties en présence ?
Affaire à suivre…