Les Etats-Unis croient de moins en moins à un retour aux affaires du président déchu Mohamed Bazoum. Néanmoins, le 26 octobre dernier, la Sous-Secrétaire américaine aux Affaires africaines a appelé le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) à prendre des mesures concrètes en vue de rétablir la démocratie au Niger, considérée par Washington comme le meilleur système de gouvernement. Pour Molly Phee, « l’autorité qui dirige actuellement le Niger » doit présenter un calendrier pour un retour à la démocratie dans deux (2) ans. Pour ce faire, elle a appelé le CNSP au dialogue responsable avec la CEDEAO pour mettre fin à la crise politique au Niger.
Et l’appel de l’Oncle Sam n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Ce lundi 6 novembre, le CNSP a envoyé des émissaires auprès du président togolais. Faure Essozimna Gnassingbé est sollicité pour jouer les médiateurs entre le régime militaire au pouvoir à Niamey et la communauté internationale, notamment avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a imposé des sanctions économiques et financières drastiques au Niger suite aux événements du 26 juillet 2023 pour pousser les militaires qui avaient renversé le président Mohamed Bazoum à restaurer l’ordre constitutionnel. A l’issue d’un entretien avec le président togolais, qui a toujours appelé à privilégier le dialogue avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger, le général Salifou Mody, ministre nigérien de la Défense, a déclaré à la presse togolaise : « Nous n’avons jamais fermé notre pays à nos amis (…) Le Niger reste ouvert, même si des dispositions ont été prises pour que nous ne puissions plus parler avec eux. Nous avons demandé au président de la République du Togo d’être un médiateur, de faciliter ce dialogue avec nos divers partenaires ». « Nous demandons au Togo, notre pays frère, au vu de ce qu’il continue à nous donner, d’être notre garant » dans le cadre de l’accord encadrant le retrait militaire français, qui « progresse » et se déroule « normalement », a ajouté le général Mody. Quant au ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, il a indiqué lors d’une conférence de presse que son pays était prêt à « aider en tant que facilitateur » au dialogue entre le Niger et la communauté internationale, en remerciant le général Mody
« d’avoir désigné, aux côtés des États-Unis d’Amérique, le Togo comme pays garant du retrait des forces françaises ».