Face à la bourrasque médiatique déclenchée par Jeune Afrique, Mahamadou Issoufou, ex-président du Niger, s’est retrouvé sous un feu cru. Mais, loin de briller par une défense solide et convaincante, son attitude oscille entre opacité et arrogance, minant davantage sa crédibilité déjà fragile.
La faiblesse de la réaction d’Issoufou Mahamadou face à ces allégations gravissimes est stupéfiante. Plutôt que de répondre avec vigueur et clarté, il se contente d’un démenti timoré, relayé par un intermédiaire, le secrétaire exécutif de sa Fondation. Est-ce là le signe d’un leader sûr de son innocence, ou plutôt d’un homme qui se sait coupable, cherchant refuge derrière les autres ? Son silence, assourdissant et lourd de sous-entendus, le rend presque complice des allégations qui le touchent.
Plus accablant encore est le contraste entre l’Issoufou d’antan – prompt à condamner les coups d’Etat à des milliers de kilomètres – et celui d’aujourd’hui, visiblement amnésique face au putsch intervenu dans son propre pays. Cette dissonance flagrante dévoile une réalité sombre : la vraie face de Mahamadou Issoufou, plus soucieux de ses intérêts que du bien-être de son peuple.
Les révélations de Jeune Afrique, alimentées par des sources fiables et cohérentes, peignent un tableau sombre où Issoufou apparaît plus comme un acteur que comme un spectateur passif du coup de force du CNSP du 26 juillet. Les indices d’une potentielle trahison de son successeur et ancien allié, Bazoum Mohamed, renforcent le tableau d’un homme prêt à sacrifier même ses plus proches pour asseoir son pouvoir.
Face à de tels déballages brûlants, on peut légitimement se demander si Issoufou n’est pas le symptôme d’une démocratie nigérienne malade, rongée de l’intérieur par des intérêts égoïstes. Si tel est le cas, il est impératif que la lumière soit faite sur cette affaire. Car au-delà d’un homme, c’est tout un idéal démocratique qui est en jeu.