A la suite de la découverte d’un arsenal d’armes de guerre, de très haute facture, à Niamey même, dans une villa au quartier Tchangarey, précédemment occupé par EUCAP Sahel Niger, bon nombre de nos concitoyens en ont eu froid dans le dos. Quoi ?
Les armes sophistiquées en aussi grande quantité ? Qui plus est non signalées aux Autorités compétentes, suivant les accords prédéfinis accompagnant le départ des troupes françaises ? Dans quel but ? Qui aurait la très grande candeur de croire que ce n’est qu’un simple oubli de la part des Européens de l’EUCAP Sahel Niger ? Non. Trois fois non. L’intention du coup tordu ultérieur est bien trop manifeste. Mille questions nous taraudent l’esprit, parmi lesquelles, qui est le premier responsable de cette bévue, et quel plan est conçu pour prendre la relève ? Avant tout, essayons de cerner le point focal.
EUCAP Sahel Niger
Peu ou prou, EUCAP Sahel Niger, ne peut être exempté de toute implication dans cette magouille rocambolesque, pour ne pas dire ubuesque, si d’aventure, elle était due à un laxisme coupable. EUCAP Sahel est cette mission civile, nous disons bien civile, européenne, mise en place en 2012 dans le cadre du renforcement de la sécurité dans nos contrées. Madame Katja Dominik, la cheffe de mission, entourée de cent trente (130) experts venant de 16 pays européens, depuis son arrivée et jusqu’à la dénonciation de l’accord qui lie sa structure à notre pays, n’a jamais fait preuve d’une efficacité notable dans les activités qui étaient les siennes. Si bien que le 4 décembre 2023, le Niger a dû se résoudre à se passer de sa mission. Question : à quoi peut donc servir un arsenal de guerre à des experts, plus à l’aise dans un bureau que sur un champ de bataille ? Vous avez compris. Il y a anguille sous roche.
D’autres caches d’armes
La guerre asymétrique contre le terrorisme sur toutes ses formes, repose en grande partie, sur la traque inlassable des caches d’armes dont les mécréants ont besoin. Ils se fondent facilement dans la masse, ce qui rend leur détection mal aisée, puisque, rien ne les distingue des civils. Puis, sans crier gare, les armes sortent de leurs cachettes et c’est la désolation et la terreur qui commencent. Qu’il y ait des caches d’armes à l’extérieur des centres urbains, c’est la norme. Mais à l’intérieur des grandes localités, et qui plus est la capitale, là, on atteint un point culminant dans le combat contre les forces malfaisantes. Seule une vigilance à toute épreuve peut épargner aux paisibles citoyens, des lendemains cauchemardesques. Pour ce faire, la fibre patriotique doit être urgemment sollicitée. Ce qui veut dire l’abandon volontaire de quelques aspects des libertés fondamentales, pour la sécurité de tous. Entendons-nous bien. Nous ne préconisons pas un Etat d’urgence sur tout le territoire national, mais dans des zones bien précises où le danger est devenu palpable. Et Niamey vient d’entrer dans le calibrage de ces zones exposées aux périls des terroristes et assimilés. La capitale se doit d’être, à partir de maintenant, tout au moins, une zone de mise en garde, et pourquoi pas d’état d’urgence ? Ce qui implique, de facto, que tout ce qui peut s’opposer à l’efficacité des FDS (Forces de défense et de sécurité), doit être impitoyablement et sans tergiversation, combattu. Rien de plus. Rien de moins.
L’Ukraine, un exemple édifiant
Dans quelques semaines, Vladymyr Zelensky devrait appeler ses compatriotes aux urnes, pour être en règle, avec les standards de la démocratie de type libéral. Mais, il ne le fera pas. Et personne ne lui en fera ce reproche. Parce que, soutiendront les donneurs de leçons aux Africains, son pays est en guerre. Sur ce plan, le Niger, le Mali, et le Burkina Faso, sont des pays qui baignent peut-être, dans une félicité paradisiaque ?
Sous les attaques incessantes et meurtrières des soi-disant djihadistes, épaulés par des forces occultes, nos pays font face, tant bien que mal, dans une réelle atmosphère de guerre, à des assaillants armés de tout acabit. Deux poids, deux mesures, cela ne peut plus vous étonner. Comme mantra, faisons ce que nous pensons être bénéfique pour nous, sans tenir compte des jérémiades des partenaires brusquement dépossédés de leurs instruments de domination. Que notre volition soit ! Et à Dieu vat.