Imposées au lendemain du coup d’Etat militaire du 26 juillet 2023 contre le président Mohamed Bazoum, les sanctionséconomiques et financières de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont affaibli le Niger. Conséquence, le pays n’est pas en mesure de rembourser sa dette, et ce, depuis le 11 août 2023, date à laquelle il n’avait pas été en mesure de rembourser 12 milliards de francs CFA sur le marché régional des titres publics de l’UEMOA. Et les impayés ne font que s’accumuler.
Au 31 mars 2024, le Niger pourrait se retrouver avec 314,5 milliards francs CFA de dette (capital et intérêts), contractéesur le marché régional des titres publics de l’UEMOA, et dont les échéances de remboursement seront dépassées de plus de 90 jours. Tant que le bras de fer entre le Niger et la CEDEAOperdurera, l’encours de la dette à risque du pays sur le marché des titres publics par adjudication pourrait atteindre 578,5 milliards francs CFA (impayés de 2023 et ceux à venir en 2024). Pour atténuer l’impact, la BCEAO a assoupli sa réglementation, permettant aux banques de considérer ces créances comme saines temporairement, à condition de les reporter tous les 5 du mois au plus tard. Les banques commerciales détiendraient jusqu’à 80% de la dette sur titres publics émis par adjudication au sein de l’UEMOA.