Ce 14 août 2023, le Secrétaire général du Ministère de l’Education nationale (devenu Ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation, de l’Enseignement professionnel et de la Promotion des langues nationales), par une correspondance n° 0933, informait les directeurs régionaux de l’Education nationale de ce qu’une mission de la Direction des ressources financières et du matériel (DRFM) se rendra du 13 au 26 août dans toutes les structures déconcentrées dudit département ministériel, à savoir les DREN, les DDEN, les Inspections et les Ecoles normales, aux fins de contrôler et de vérifier les dépenses engagées sur les crédits délégués de l’exercice budgétaire 2022. Une belle initiative, car l’argent public est sacré et inviolable. Et c’est pourquoi une telle initiative doit être étendue à tous les démembrements de l’Etat : administrations centrales et déconcentrées, entreprises publiques, collectivités territoriales, programmes et projets. En effet, après douze (12) ans de règne du PNDS – Tarayya sur fond de gestion chaotique des affaires publiques, il y a urgence aujourd’hui pour le Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP) et le Gouvernement d’engager une moralisation de la vie publique en prenant des initiatives dans ce sens. Pour atteindre les objectifs de développement, la bonne gouvernance reste indéniablement un outil nécessaire pour toute action gouvernementale. Dans cette optique, le nouveau pouvoir doit initier une opération « mains propres » pour faire rentrer l’Etat dans ses droits. Des enquêtes doivent être engagées dans tous les démembrements de l’Etat. L’État est là : c’est le message que doit faire passer le CNSP et le Gouvernement. Objectif : reprendre la main dans un contexte agité. Et la tâche sera facilitée d’autant plus qu’il existe déjà de nombreux rapports d’enquêtes de l’Inspection générale d’Etat (IGE) et de l’Inspection des finances qui ne demandent qu’à être dépoussiérés. Il existe également les rapports généraux de la Cour des comptes, ainsi que de nombreux dossiers au niveau de la justice qui ne sont pas jugés alors même que certains d’entre eux ont été instruits : cas de l’affaire ‘’Ibou Karadjé’’, un scandale de détournement de deniers publics présumés portant sur plus de huit (8) milliards de francs CFA.
Le CNSP doit se dire que l’adhésion populaire franche et massive à son action du 26 juillet dernier est loin d’être un chèque en blanc à lui accordé par le peuple nigérien. Ce dernier a soif de justice, il attend un assainissement économique et financier sans complaisance face aux biens publics spoliés. Les finances publiques ont constitué en effet le talon d’Achille du Niger sous l’ancien régime. Des marchés publics octroyés dans des conditions douteuses pouvaient passer comme des lettres à la poste, c’est-à-dire payés par le Trésor public. La junte sera jugée à l’aune des réponses qu’elle apportera aux attentes du peuple nigérien.