L’insécurité urbaine à Niamey sape la quiétude sociale. Outre la pratique du « vol à l’arracher » à moto, les malfaiteurs n’hésitent plus à tuer… pour un portable. Comme c’est le cas ce 26 avril 2023 : deux malfrats n’ont pas hésité à poignarder à mort une mère et sa fille juste pour leur prendre un téléphone portable.
La nuit du lundi 1er mai, aux environs de 23 heures, du quartier Koiratégui au quartier Dan-Zamakoira, des délinquants armés de gourdins se sont pris à des boutiques et à des habitations, cassant tout sur leur passage. On se croirait dans un film d’émeute. Il y a quelques jours, la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey a jugé, et condamné à l’emprisonnement à vie, un délinquant notoire qui a tué de sang-froid, par étouffement, une vieille femme de plus de 70 ans après lui avoir volé son poste téléviseur, son téléphone portable et une somme d’argent. C’était il y a trois ans, une nuit aux environs de 3 heures du matin. Après avoir commis son forfait, il utilise le portable volé, sur les lieux du crime, pour appeler le dernier numéro ayant appelé la victime. C’est celui de sa propre fille. Calmement, le tueur informe cette dernière que sa vieille mère est morte et que c’est lui qui l’a tuée. Lorsqu’il sera plus tard interpellé, après que le téléphone volé ait été tracé, le jeune tueur, 21 ans, accusera un des enfants de la vieille femme de l’avoir payé, à 800.000 francs, pour commettre le meurtre. Une fausse accusation diaboliquement montée qui conduira un honnête père de famille derrière les barreaux trois années durant. Il faut savoir que le jeune meurtrier n’est pas un enfant de cœur : à 15 ans déjà, il avait simulé son enlèvement pour faire réclamer à ses parents une rançon de 15 millions de francs CFA.
L’insécurité et l’accroissement de la délinquance correspondent généralement à des périodes de profonds changements économiques ou sociaux, tels que l’industrialisation, l’urbanisation accélérée, la crise économique, les mutations politiques, etc. Pour le grand banditisme en particulier, nul doute qu’il tire ses racines dans des causes socio-économiques : la pauvreté et la démographie galopante. Toutes choses qui poussent, de plus en plus, beaucoup de jeunes sans perspective d’avenir au goût du gain facile, et souvent au mépris du droit et de toute valeur sociale.
Comment lutter contre le banditisme ?
Le combat contre le grand banditisme peut être gagné au prix de la prévention. Et l’obtention de cette victoire passe par la recherche de solution aux causes premières du phénomène que sont la pauvreté, les inégalités sociales, la crise des valeurs sociales. En effet, le grand banditisme entretient un lien étroit avec ces maux sociaux. Pour faire sortir les jeunes de l’oisiveté, les autorités doivent mettre l’accent sur l’enseignement professionnel afin de leur permettre de voler de leurs propres ailes. Une sensibilisation des jeunes est nécessaire pour les conscientiser face à leurs responsabilités sociales. Mais l’éducation familiale semble être la meilleure arme pour prévenir le banditisme. Il semblerait que cette éducation soit généralement accomplie par les géniteurs de l’enfant en question, bien que le gouvernement et la société aient également un rôle en matière d’éducation. Tous les professionnels du domaine de l’éducation mettent l’accent sur la famille en tant qu’agent vital dans le processus d’enseignement et d’apprentissage de leurs enfants. Le rôle des parents dans l’éducation des enfants est une clé de leur succès. Des recherches montrent en effet que lorsque les parents participent à l’éducation de leurs enfants, ces derniers sont plus engagés dans leur travail scolaire, restent plus longtemps à l’école et obtiennent de meilleurs résultats d’apprentissage.