Depuis l’avènement de la Renaissance au pouvoir en 2011, le Niger est aux prises avec une élite politique déboussolée, des opposants anéantis, des journalistes dénaturés et une société civile impuissante et désemparée. Cette situation alarmante a fait de l’avant-garde d’antan l’arrière-garde d’un pays désormais divisé. Dans ces temps troublés que nous traversons, le peuple, qui n’est pas considéré, semble résigné, incapable de manifester la moindre volonté de changement.
Pourtant, c’est précisément dans ces moments de crise que la nation a besoin de ses citoyens pour prendre les rênes de leur destin et agir. Car aucun nouveau Niger ne naîtra de ceux qui se tiennent à distance, de l’indifférence et de la passivité. Il naîtra grâce à ceux qui sont dans l’arène, qui luttent sans relâche, qui essaient encore et encore, qui ne se découragent jamais afin de bâtir un avenir meilleur. Il faut que chacun comprenne que le changement ne se fera pas sans effort ni sacrifice. Notre pays a besoin de démocrates déterminés et engagés, prêts à se battre pour une vision nouvelle et audacieuse de la nation. Il a besoin de ceux qui, malgré les difficultés et les épreuves, œuvreront pour transformer la réalité et faire en sorte que demain soit meilleur qu’aujourd’hui. Pour ce faire, il est essentiel de transformer l’agrégation de mécontentements individuels en un mouvement collectif où chacun prendra ses responsabilités et contribuera à la construction d’un Niger nouveau. Les citoyens doivent s’unir pour défendre leurs droits, leur dignité et leur avenir, et ne plus tolérer l’oppression, la corruption qui gangrène le pays, l’impunité, l’enrichissement sur le bien commun, les élections truquées, et que la justice ne soit pas la volonté de quelques gouvernants… Il est donc impératif pour les Nigériens de se réveiller et de se mobiliser, car demain sera pire qu’aujourd’hui si rien ne change. La situation actuelle ne peut que mener à une détérioration supplémentaire des conditions de vie, de la sécurité… Le destin du Niger dépendra de nous, et il est de notre devoir de le prendre en main. Et la tâche est à la portée de tous, de toutes. Tout reste donc à refaire.