La récente controverse entourant la participation de Mahamadou Issoufou à une conférence sur la ZECLAF à Addis Abeba, en marge du sommet de l’Union Africaine (UA)des 17 et 18 février 2024, a mis en lumière une lacune critique dans la communication du CNSP). Alors que les réactions se multiplient sur les réseaux sociaux, oscillant entre désapprobation et indifférence, l’absence de prise de position officielle de la part de la junte laisse le champ libre à des interprétations variées et potentiellement dangereuses.
En politique, la transparence est un principe fondamental. La meilleure communication, c’est celle qui s’appuie sur la vérité et qui éclaire les citoyens sur les décisions prises par leurs dirigeants. L’absence de communication du CNSP concernant le déplacement controversé de Mahamadou Issoufou crée un vide informationnel, propice à la prolifération de rumeurs et de fausses nouvelles. Dans un monde de plus en plus connecté, où les réseaux sociaux jouent un rôle prépondérant dans la diffusion de l’information, ne pas s’exprimer c’est permettre à d’autres de façonner le récit à sa place.
Le silence du CNSP sur cette affaire délicate n’est pas seulement un manquement en termes de communication politique. C’est également une faute stratégique qui peut avoir des répercussions sérieuses sur son image. En laissant les ‘Netoyen’ s’étriper sur la toile, le CNSP s’expose à une érosion de la confiance que le peuple nigérien a placé en lui. L’absence d’informations fiables et officielles crée un climat d’incertitude et de méfiance, des conditions peu propices à la stabilité politique et sociale.
Le CNSP, en tant qu’organe de gouvernance, se doit de comprendre l’importance d’une communication efficace et transparente. La clarification des événements, surtout aussi sensibles, est primordiale. Elle permet non seulement de prévenir les malentendus et la désinformation, mais aussi de renforcer le lien de confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Ne pas communiquer dans des moments critiques est une faute qui pourrait avoir des conséquences durables sur la perception de l’autorité du CNSP par la population nigérienne.
En définitive, le CNSP doit saisir l’urgence de s’exprimer sur des affaires d’importance nationale. La gestion de l’information ne devrait pas être un exercice réactif, mais un élément intégré et stratégique de la gouvernance. La crédibilité et l’efficacité du CNSP dépendent largement de sa capacité à communiquer de manière claire, honnête et opportune. Dans un monde où l’information circule librement et rapidement, le silence n’est pas une option viable.