La preuve est faite que le président de la République ne dispose d’aucune politique sociale. Face à la paupérisation exponentielle de la population, Bazoum Mohamed s’offre une tournée aux allures de campagne dans le département de Gaya.
Une déconnexion totale
« À la fin du mandat en 2026, notre objectif est de porter le taux de croissance annuel moyen à 8%, réduire la pauvreté de 40,3% en 2018 à 25% en 2025, et maintenir le taux d’inflation en deçà de 3% à travers la mise en œuvre des projets structurants […] », a déclaré Bazoum Mohamed dans le programme de Renaissance 3. Nous sommes bien loin de cette échéance. En attendant, ces projections chiffrées ne sauraient combler les besoins quotidiens des Nigériens en proie à une paupérisation sans cesse grandissante. C’est bien connu, les Tarrayistes n’ont de socialistes que le nom. À l’épreuve du pouvoir, leurs grandes théories politiques ont été vite abandonnées au profit de l’enrichissement personnel. À qui mieux mieux, ils se sont constitués des fortunes rondelettes. Dix (10) ans durant, les attentes basiques du peuple sont restées en suspens. Comme son prédécesseur et mentor, Bazoum Mohamed miroite aux Nigériens un pays de Cocagne, un rêve inaccessible. En poste depuis dix-huit (18) mois, le chef de l’État navigue à vue, il n’a aucun cap de fixé. Au fil des semaines, il s’éloigne de plus en plus du peuple. Entre Bazoum Mohamed et ses administrés, la déconnexion est totale.
Manque d’empathie
« Visite de travail du Président de la République à Gaya : Le Président Mohamed Bazoum attendu dans la ferveur et la joie par la population de la capitale du Dendi », a titré le principal organe gouvernemental dans sa parution de ce 10 octobre. On y apprend : « Dans l’agenda présidentiel figure, en bonne place, une visite de l’aménagement hydroagricole de Sakondji, l’hôpital de district de Gaya, la toute nouvelle laiterie de Gaya, le site WAPCO qui gère le projet binational du pipeline pétrolier Niger-Bénin (qui acheminera le pétrole nigérien au port de Cotonou à destination du marché international) ainsi que sur le site des entreprises en charge des travaux de la route Bella-Dosso, presque en finition. » En clair, Bazoum Mohamed se déplace pour des activités à peine dignes de figurer dans l’agenda d’un ministre quelconque. Dans un État où l’écrasante majorité des citoyens est prise à la gorge par la vie chère, le président de la République n’a-t-il pas mieux à faire que de se balader dans les couloirs d’une laiterie ? Lorsque, dans un pays, les habitants peinent à joindre les deux bouts du fait d’une économie anémique, le devoir premier du chef de l’État n’est-il pas d’aider ses administrés à se sortir la tête de l’eau ? Rien dans les actes du pouvoir en place ne laisse transpirer la moindre empathie envers les 23 millions de Nigériens.
La maltraitance sociale
Quand est-ce que Bazoum Mohamed va-t-il (enfin) se mettre au chevet de ses administrés ? C’est la question sur toutes les lèvres. Après ses vacances passées à Tesker, d’aucuns ont prêté au chef de l’État l’intention d’annoncer des mesures fortes à même d’épauler la population à tenir face à la vie chère qui prend des proportions inouïes dans notre pays. Rien de tout cela n’est arrivé. Pour sortir de l’ornière, les Nigériens ne doivent point compter sur un quelconque appui de l’État. Il n’est pas exagéré de dire que Bazoum Mohamed est le président de la maltraitance sociale. Les priorités de ce dernier se situent ailleurs. Cela ne fait aucun doute, sa tournée dans le département de Gaya a des allures de campagne. C’est tout sauf un déplacement porteur d’espoir pour les Nigériens de cette localité. L’expression « mesures sociales » ne fait pas partie du lexique politique de Bazoum Mohamed.