Depuis le changement de régime intervenu le 26 juillet 2023, plusieurs proches de l’ancien président Mohamed Bazoumsont interpellés et gardés en détention, et ce, en dehors des règles prévues par les lois et règlements. C’est le cas notamment du sieur Ali Ben Mabrouk, frère de l’ancienne première dame Hadiza Bazoum et chef du groupement arabe Oulad Souleiman. Interpellé à Zinder le 9 novembre 2023, il a depuis été déporté à Niamey et placé en détention à la gendarmerie dans le cadre d’une affaire de complot présumé contre la sureté de l’Etat. Ali Ben Mabrouk sera traduit devant le tribunal militaire, mais le juge d’instruction estimera qu’il jouit d’un privilège de juridiction en sa qualité de chef traditionnel.
C’est ainsi que son dossier a été transmis à la Cour d’Etat. Par décision en date du mercredi 31 janvier 2024, et notifiée à l’avocat de l’intéressé le 6 février, le parquet général près la Cour d’Etat a estimé qu’il n’y a pas lieu à poursuivre Ali Ben Mabrouk, les faits qui lui sont reprochés n’étant pas constitués. Mais cette décision de justice n’a-t-elle pas déplu au pouvoir militaire ? Une chose est sûre, le chef traditionnel est toujours gardé en détention à la gendarmerie.Une situation qui a fait dire à Maître Ould Salem Saïd qu’il y a une certaine fixation sur la famille de Mohamed Bazoum. « Toutes les règles de procédure en matière de perquisition et d’interpellation sont violées quand il s’agit des membres de cette famille », a déploré l’avocat, qui a lancé un appel pressant au CNSP à faire cesser toutes les mesures illégales et arbitraires qui frappent les membres de la famille du président déchu.’’