L’affaire du Sofitel de New York est l’un des scandales politiques que les Français ne sont pas près d’oublier. Le 14 mai 2011, à New York, Dominique Strauss-Kahn (DSK), l’un des hommes les puissants au monde à l’époque, a fait la ‘’Une’’ de la presse aux quatre coins de la planète. Nafissatou Diallo, une femme de chambre, a accusé le patron du FMI d’agression sexuelle dans la chambre 2806 du Sofitel. Ça été la fin de la carrière politique (très prometteuse) de DSK. Au pays de Molière, comme l’atteste une vaste consultation menée par France Bleu en mars 2022, l’exemplarité des responsables politiques arrive en tête des priorités des citoyens (loin devant la sécurité et l’immigration). Toujours en France, Jean-Michel Blanquer (alors ministre de l’Éducation nationale), s’est retrouvé au cœur d’une polémique en janvier 2022. On reproche à ce dernier d’avoir pris des vacances à Ibiza (symbole de fête et du luxe) en pleine crise du Covid-19. Pour calmer les esprits, le ‘’ministre fêtard’’ s’en est excusé. En avril 2022, le Premier ministre Anglais a été condamné à une amende pour avoir enfreint les règles de confinement, il a joyeusement assisté à un rassemblement le jour de son anniversaire en juin 2020. Les Britanniques n’ont pas pardonné cet écart de comportement (et tant d’autres), Boris Johnson a fini par démissionner de son poste.
On le voit, en Occident, dans les grandes démocraties de façon générale, les citoyens exigent de leur personnel politique un devoir d’exemplarité sur tous les plans. Sous nos tropiques, les politiciens peuvent s’adonner à toutes les turpitudes imaginables dans l’impassibilité totale de l’opinion publique. En Afrique, les mœurs débridées des politiciens, leur propension irrépressible à la corruption, leur train de vie fastueux ne choquent pas grand monde. Chez nous, un chef d’État peut être un ‘’chaud lapin’’ cela n’aurait aucune incidence sur sa carrière politique. Nous acceptons les comportements les plus immoraux venant de ceux qui nous dirigent. L’exemplarité en politique ne veut absolument rien dire dans nos pays d’Afrique. C’est à croire que plus ils sont ripoux, plus nous acclamons nos politiques.