Au cœur de la capitale Niamey, Hadiza Bazoum régnait autrefois en reine à côté de son époux, le président Bazoum Mohamed. Connue pour son omniprésence dans la sphère publique, la voilà aujourd’hui reléguée à l’obscurité suite au coup d’État du CNSP du 26 juillet 2023. Le destin de cette première dame, autrefois incontournable, suscite aujourd’hui des murmures dans les rues de Niamey.
Le contraste est frappant : d’une femme qui s’illustrait constamment sur les médias d’Etat, mettant en avant ses actions philanthropiques, il ne reste aujourd’hui qu’un silence assourdissant. Derrière les portes closes du palais présidentiel, elle demeure, assignée à résidence avec son mari déchu.
Hadiza, avec sa fondation NOOR, était au cœur d’une activité philanthropique effrénée, promouvant des causes louables : le soutien financier aux femmes, l’attention portée aux victimes de fistule, la lutte contre la malnutrition infantile etc,. Cependant, derrière le voile doré de ces initiatives caritatives, les Nigériens en proie à un quotidien difficile, eux, dissimulaient leur colère : un système éducatif en ruine où des élèves périssent dans des salles de classe surpeuplées et insalubres, une pénurie d’eau et d’électricité même dans la capitale, Niamey, et une corruption qui gangrène les moindres recoins de l’administration.
Cette dichotomie criante entre l’image projetée par Hadiza Bazoum et la réalité au Niger interroge. Était-elle véritablement consciente de la souffrance du peuple ? Ou était-elle simplement aveuglée par le mirage créé par ses courtisans ?
Aujourd’hui, alors que le pays se trouve à un carrefour décisif, la question du rôle et du statut des premières dames refait surface. Pourquoi devrait-il y avoir une absence légale de cette fonction, alors qu’en pratique, elle est dotée d’un pouvoir considérable ? Le CNSP, dans sa refonte de la gouvernance, devrait sérieusement envisager de clarifier ce rôle. Une absence de statut, attestant que la «fonction» de «Première dame» n’existe pas, et c’est cette inexistence qui doit être consacrée et reconnue dans un texte qui garantirait que le prestige et les ressources de l’État ne soient pas utilisés pour magnifier une fonction non officielle.