Horizon sombre
« Mon vœu le plus cher, c’est qu’à la fin de mon mandat […] je laisse un Niger radicalement transformé, un Niger où la lutte contre la corruption aura progressé, un Niger où les inégalités auront reculé et la classe moyenne se sera renforcée, un Niger uni, en paix et en sécurité », a promis Issoufou Mahamadou dans son discours de ‘’réinvestiture’’ le 02 avril 2016. Bien entendu, on est à des années-lumière du pays de cocagne décrit par l’ancien chef de l’État. Issoufou Mahamadou a laissé un Niger où le moindre progrès n’existe dans aucun secteur. Bien que contestable (violemment contestée d’ailleurs), l’élection de Bazoum Mohamed a fait naître quelques espoirs jusque dans les chaumières les plus reculées de notre pays. « Je serais moi-même si au bout des 5 prochaines années j’aurais agi de façon à sensiblement améliorer, entre autres, la sécurité, la qualité de l’éducation, l’accès aux soins, à une meilleure alimentation, à l’eau potable, à un meilleur habitat, au courant électrique et à de meilleures routes au profit de tous les Nigériens », a dit Bazoum Mohamed dans son discours d’investiture. Seize (16) mois après, le ‘’bilan d’étape’’ de ce quinquennat est bien médiocre (c’est un euphémisme). Pour les 22 millions de Nigériens, l’horizon s’annonce aussi sombre sous Bazoum Mohamed que durant les deux mandats d’Issoufou Mahamadou.
« Du sang, des larmes et de la sueur »
Le 13 mai 1940 (dans son premier discours devant la Chambre des communes), Winston Churchill a été franc avec ses compatriotes : « Je n’ai à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur », a-t-il déclaré. Au fil des années, le Premier ministre a été l’architecte de la victoire contre le 3ème REICH. Il a ainsi su redonner le sourire à ses concitoyens. Tout indique que Bazoum Mohamed est sur le chemin inverse, il avance à contre-courant de Churchill. Un an et demi après sa prise de fonction, le chef de l’État n’offre que du sang, des larmes et de la sueur aux Nigériens. Rien d’autre. La lutte contre le terrorisme, l’un des engagements phares de Bazoum Mohamed, a du plomb dans l’aile. Les grosses emplettes militaires effectuées en Turquie et l’arrivée en fanfare de Barkhane sur notre sol n’ont eu le moindre effet sur la montée en puissance des groupes terroristes. Entre villages et hameaux endeuillés, populations déplacées de force et écoles fermées, la désolation est la chose la mieux partagée par des dizaines de milliers de citoyens durement affectés par le terrorisme. Le sang et les larmes ne cessent de couler au Niger.
Demain pourrait être pire qu’aujourd’hui
Les Nigériens vivent leur 16e mois de désillusion collective. L’arrivée de Bazoum Mohamed au pouvoir a coïncidé avec une vie chère d’une rudesse jamais vécue dans notre pays. Labeur ingrat et sueur sont le lot de la quasi-totalité des citoyens. Le peuple trime au quotidien pour continuer d’assurer le gîte et le couvert à une camarilla née à l’accession du PNDS-Tarraya au pouvoir en 2011.
Non seulement Bazoum Mohamed reste indifférent à la misère qui se répand dans le pays (il part en vacances en pleine crise sociale née de l’augmentation du prix du gasoil à la pompe) mais il est aussi dans la continuité de son prédécesseur et mentor avec une reconduction des déviances et des tares ayant caractérisées les deux mandats d’Issoufou Mahamadou. Demain pourrait être pire qu’aujourd’hui pour de nombreux citoyens à l’avenir bouché. Bazoum ka tchutché mu !