Depuis l’accession de Bazoum Mohamed à la magistrature suprême de notre pays en avril 2021, une dyarchie inédite s’est installée au sommet de l’État. En effet, la relation entre le président de la République et son Premier ministre, Ouhoumoudou Mahamadou, est de plus en plus difficile. Quand l’un dit une chose, l’autre semble affirmer le contraire. Si la rupture n’est pas encore consommée, un constat est clair : le couple exécutif n’est pas toujours sur la même longueur d’onde. Bazoum Mohamed et Ouhoumoudou Mahamadou ne gouvernent pas ensemble, mais en parallèle, et cela a des conséquences évidentes sur la gestion des affaires de l’État.
Certes la nomination de Ouhoumoudou Mahamadou au poste de Premier ministre n’était pas le choix de Bazoum Mohamed. Ce choix a été imposé, ce qui peut expliquer en partie les frictions actuelles entre les deux hommes. Mais au-delà des problèmes personnels, cette cacophonie traduit aussi une improvisation permanente, reflétant une certaine ambiguïté dans l’orientation politique et la gestion des affaires de l’État. Les deux responsables de l’Exécutif semblent naviguer à vue, sans véritable ligne directrice.
Cette situation, loin de favoriser une saine gestion des affaires publiques, risque au contraire d’entraver le développement du pays et sa capacité à répondre efficacement aux défis qui se présentent. En effet, la divergence des points de vue au sommet de l’État nuit à la cohérence des actions menées et pourrait rendre difficile la mise en place de politiques publiques efficaces. Sans une vision claire et unifiée, il est difficile d’agir efficacement pour le bien du pays. De plus, la confusion engendrée pourrait être préjudiciable à la crédibilité du gouvernement.
Cette dyarchie au sommet de l’État, fruit de l’absence d’une ligne politique claire représente un véritable défi pour le couple exécutif en tension. Face à ce constat, il est impératif que ces deux dirigeants travaillent de concert, et non pas chacun de son côté pour l’harmonie au sein de l’Exécutif, afin de répondre efficacement aux multiples défis auxquels le Niger est aujourd’hui confronté.