Au Nigéria, au Burkina Faso, au Niger et au Mali, le système éducatif hérité de la colonisation est mal en point du fait des groupes terroristes qui sévissent dans ces régions depuis plusieurs années déjà. En 2014, Boko Haram a fait un coup d’éclat avec le kidnapping de plus de 200 lycéennes à Chibok dans l’Etat de Borno. Ce rapt d’une rare ampleur a provoqué l’émoi de la communauté internationale. Depuis, les écoles sont devenues une cible de choix pour les djihadistes aussi bien au Nigéria que dans d’autres pays du Sahel. Toujours au Nigéria, le 26 février 2021, quelque 279 jeunes filles sont enlevées en pleine nuit dans leur pensionnat de Jangebe dans l’État de Zamfara, au nord-ouest. Heureusement, toutes ont été relâchées quelques jours après. Le 05 janvier 2022, le gouvernement burkinabè a annoncé que 3.280 établissements scolaires sont fermés à cause du terrorisme, soit 13,09% des structures éducatives du pays. Selon la même source, ces fermetures forcées ont impacté quelque 511.221 élèves et 14.901 enseignants. « C’est très impressionnant et il y a des motifs d’inquiétude », a déclaré Alkassoum Maïga, porte-parole du gouvernement d’alors. Selon l’UNICEF, le fonds des Nations unies pour l’enfance, du fait du terrorisme qui dure depuis 2012, plus de « 150.000 jeunes Maliens se retrouvent totalement déscolarisés ou rencontrent des difficultés pour reprendre le programme scolaire là où ils l’ont laissé. » Notre pays est dans le même bateau, pour ainsi dire. Au Niger, selon « la dernière situation compilée par les services centraux de l’Éducation Nationale à partir des données remontées des régions, en date du 05 mai 2022, sur 22. 997 écoles, 791 écoles sont fermées dans les quatre régions affectées par l’insécurité (soit 3,44%) », a dit le ministre de l’Éducation nationale devant le Parlement ce 14 juin 2022. Quelque 68.306 élèves, dont 33.089 filles, sont ainsi privés d’école. Il ne serait pas exagéré de dire qu’au Sahel, l’école est en voie de disparition dans les zones affectées par le terrorisme.