Les Nigériens de la diaspora ne sont actuellement pas représentés à l’Assemblée nationale (5 sièges de député), leur élection ayant été entravée par la pandémie de COVID 19, dit-on officiellement. Mais la réunion du Conseil national de dialogue politique (CNDP) du 12 juin 2020 avait demandé à la Commission nationale électorale indépendante (CENI) d’organiser lesdites élections aussitôt que les conditions seront réunies. Ce qui semble être aujourd’hui le cas. Et la CENI s’y affaire activement. Ce jeudi 15 septembre, le président de l’institution, entouré de ses plus proches collaborateurs, a rencontré les organisations de la société civile et les médias publics et privés pour échanger avec eux sur l’état d’avancement du processus, notamment la préparation et la conduite de l’enrôlement biométrique.
De l’enrôlement des électeurs, prévu pour débuter le 15 octobre prochain
Dans une introduction préliminaire, le président de la CENI a apporté des clarifications sur le processus électoral devant conduire à l’élection des cinq (5) députés qui auront à représenter les Nigériens de l’extérieur au sein de l’Assemblée nationale. Maitre Issaka Souna a d’abord rappelé les raisons qui avaient conduit au non enrôlement des Nigériens de la diaspora à la veille des élections générales de 2020/2021, à savoir la pandémie de Covid-19 qui a fait imposer des restrictions drastiques de déplacement. Il a par la suite annoncé que l’enrôlement des Nigériens de la diaspora va débuter le 15 octobre prochain, et de préciser : « Après des missions de terrain effectuées par les membres de la CENI, le Ministère des Affaires étrangères et celui de l’Intérieur, une quinzaine de pays a été retenue en application des critères définis préalablement. Il s’agit de : Algérie, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Maroc, Nigeria, Sénégal, Tchad, Togo, USA, Belgique, France ».
Quels sont ces critères et comment ont-ils été définis ? En répondant aux préoccupations des uns et des autres, le président de la CENI a indiqué que ces quinze (15) pays ont été choisis parce que le Niger y dispose dans chacun d’eux d’une représentation diplomatique, ambassade ou poste consulaire. Et Maitre Issaka Souna de préciser que les centres d’enrôlement et de vote (CEV), au nombre de 215 au total, ont été identifiés de manière concertée avec toutes les parties prenantes, à savoir les représentants des Ambassades/Postes consulaires, du Haut Conseil des Nigériens de l’Extérieur et les partis politiques. Il faut préciser que les partis de l’Opposition n’y figuraient pas, ceux-ci boycottant depuis 2017 les assises du CNDP du fait de sa gestion cavalière par le pouvoir. Il a fallu ce vendredi 9 septembre 2022 pour voir l’Opposition y siéger de nouveau, et ce à la suite de pressions amicales de la France et des Etats-Unis d’Amérique sur le pouvoir nigérien pour un dégel du climat politique crispé. D’après le patron de la CENI, toutes les dispositions sont prises pour que cet enrôlement soit effectif.
Du nombre des électeurs de la diaspora
Le nombre de potentiels électeurs de la diaspora a suscité un vif intérêt de la part des interlocuteurs de la CENI. L’institution en charge d’organiser cette élection législative partielle s’est contentée des chiffres de l’Institut national de la statistique (INS) qui estimait, en 2020, que ces électeurs seraient au nombre d’environ 180 000. Mais compte tenu de l’insécurité qui sévissait, et qui sévit encore, dans certains pays où résident des Nigériens et où l’élection serait problématique, ce nombre a été ramené autour de 118.000 potentiels électeurs. Au cours des échanges, des participants ont émis des doutes quant à la sincérité de ces chiffres. Ils ont fait observer que les Nigériens seraient très nombreux au niveau des quinze (15) pays choisis. Mais pour le président de la CENI, ils sont au nombre de quelques milliers seulement. Et Maitre Issaka Souna de préciser que dans le cas du Nigeria, par exemple, seule la capitale Abuja et l’Etat de Kano sont concernés par cet enrôlement des Nigériens vivant dans ce pays.