Escroquerie, tentative d’escroquerie, faux et usage de faux en écriture, et blanchiment de capitaux, ce sont là les charges retenue contre ‘’le beau-fils du Haut Représentant du chef de l’État ‘’. Du montage de faux dossiers de passation de marchés vendus contre plusieurs millions de francs, à l’usage de fausses qualités, le prévenu a fait plusieurs victimes entre Niamey et Maradi avant d’être pris dans les mailles du filet de la police judiciaire à Maradi en fin d’année 2021.
4 ans de prison ferme et 500.000 FCFA d’amende, c’est la peine requise par le parquet contre Souleymane Abdoulaye pour escroquerie, tentative d’escroquerie, faux et usage de faux en écriture, et blanchiment de capitaux. Âgé d’une quarantaine d’années, marié et père de 3 enfants, il a maraudé plusieurs personnes en se faisant passer pour le beau-fils de Foumakoye Gado, Haut Représentant du président de la République et bien d’autres qualités qu’il n’a jamais eues.
Ibrahim Gado, Doudou Seyni, Adamou Oumarou et Mahamane Rachid sont, entre autres, les victimes du sieur Abdoulaye Souleymane qui se sont constitués parties civiles devant le pôle économique et financier du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey. Le prévenu, de son mode opératoire et du choix de ses victimes, a l’art des grands détrousseurs. Le 20 novembre 2021, il se présente au nommé Ibrahim Gado à qui il se fait passer pour un fonctionnaire de l’Unicef du nom de Dr. ZG et beau-fils du Haut Représentant du Président de la République. Il avait proposé à sa victime un marché de construction d’un CSI et un autre de livraison de vivres à des populations nécessiteuses dans la région de Tillabery. Pour avoir ces 2 marchés, Ibrahim Gado devait donner un bakchich de 3 millions de francs CFA, ce qu’il fit. Quelques semaines plus tard, le 3 décembre, il propose le même marché à Mahamane Rachid, cette fois-ci, les vivres étaient destinés à des populations dans la région de Maradi, la victime lui verse la somme de 3.706.000 FCFA en guise de pot-de-vin.
Pour réussir ses coups, Abdoulaye qui est en réalité un transitaire en douane, se munit d’un faux badge de l’UNICEF et de faux dossiers d’appels d’offres qu’il dit avoir téléchargé sur Internet devant le juge. Certaines victimes auraient pu pourtant démasquer le faux, s’ils n’avaient été plus crédules. Par exemple, sur le dossier qui avait servi à faire embobiner le nommé Mahamane Rachid en décembre 2021, on peut voir sur le document, que ledit appel d’offres datait de l’année 2019. Le prévenu qui reconnaît les faits d’escroquerie dit avoir été acculé par ses créanciers et propose de rembourser toutes ses victimes constituées en parties civiles. Pourtant, selon le parquet, le sieur Souleymane Abdoulaye est connu dans les archives de la police depuis 2001 pour des faits d’escroquerie et d’usurpation de titres. Son avocat réfute les qualifications de blanchiment de capitaux et tentative d’escroquerie et a demandé la clémence des juges pour son client qui a déjà passé quelques mois de détention.