Les Iraniennes (rejointes par les Iraniens), tiennent tête depuis quelque temps à la superpuissance des Mollahs qu’ils défient au péril de leur vie. Et ce qui frappe dans ce mouvement, c’est la détermination des manifestants qui n’ont plus peur. Il y a en eux une rage que rien, même la mort, ne semble ébranler. Ils ne font pas que s’opposer au pouvoir des Ayatollah qui les soumettent depuis plusieurs décennies, ils proclament à la face du monde qu’ils ne renonceront pas à leur liberté. Comment ne pas les admirer ?
Mais, bien sûr, cela n’est pas qu’une affaire iranienne. Consciemment ou non, ces vrais insoumis nous donnent l’exemple d’un peuple qui a décidé de n’avoir aucun guide que lui-même.
Ce qui est loin d’être le cas au Niger où la Renaissance monopolise tous les pouvoirs et gouverne selon ses envies et ses impulsions. Un régime caractérisé par la corruption, l’impunité, l’enrichissement sur le bien commun, l’appropriation privée des ressources, y compris naturelles. Un régime qui truque les élections et pour lequel la compétition politique se confond dorénavant avec le contrôle des rentes et des différents circuits de captation des deniers publics, un régime qui ne mène de politique rationnelle sauf pour conserver le pouvoir pour le profit qu’il en tire, l’abus qu’il permet et la protection qu’il confère. Son moteur politique, ce sont les injustices de plus en plus éclatantes au point de transformer ce pays en une prison qui bâillonne, opprime, enferme politiques, activistes, toute voix ne serait-ce qu’un peu critique. Mais l’audace des Iraniens crée quoi qu’il arrive un précédent. Elle va accélérer l’histoire. Et les peuples, à l’exemple des Nigériens, qu’on croyait endormis, vont se réveiller pour se battre pacifiquement pour des exigences démocratiques fondamentales. Parce que ce qui se passe en Iran est universel. Il se manifeste, en ce moment, au pays des Mollah. Et demain peut-être au Niger ! Car même si la peur est bien présente chez les Nigériens que nous sommes, nos souffrances causées par toutes ces années d’injustices, de brimades des libertés individuelles et collectives sous la Renaissance, sont enfin devenues plus fortes que la peur.