La confirmation, ce mardi, par l’état-major français des premiers départs de militaires et d’équipements français du Niger révèle une vérité longtemps cachée : celle d’une intervention malvenue qui a, trop souvent, flouté la ligne entre l’assistance sécuritaire et une ingérence néocoloniale.
Le pseudo-soutien militaire
Depuis le début, le positionnement de la France au Niger s’est drapé de nobles intentions, avançant la lutte contre le terrorisme comme justification primordiale. Toutefois, pour nombre de Nigériens et d’observateurs internationaux éclairés, ces arguments ne sont que de vagues prétextes. La présence militaire française répond davantage à des intérêts géopolitiques et économiques qu’à un véritable souci du bien-être des Nigériens.
L’ombre des intérêts économiques et géopolitiques
L’uranium, cette ressource précieuse dont regorge le sous-sol nigérien, n’a-t-il pas été l’une des véritables raisons de cette présence constante et lourde ? Le Niger, malgré sa richesse naturelle, a rarement pu bénéficier équitablement des fruits de ses entrailles. Sous le couvert d’une sécurité apportée par la France, n’était-ce pas plutôt la sécurité des intérêts français qui était assurée ? Si la France a pu légitimer son intervention au nom de la sécurité, les intérêts économiques et géopolitiques sous-jacents n’ont jamais été bien loin
Sécurité ou déstabilisation ?
Plutôt que d’apporter une stabilité tant promise, la présence militaire française a exacerbé les tensions dans certaines régions, créant un climat de méfiance. Les Nigériens se sont souvent retrouvés pris entre le marteau des groupes armés et l’enclume d’une force étrangère, perçue comme une puissance occupante plus que protectrice. Non seulement les troupes françaises n’ont pas permis d’endiguer les attaques des groupes djihadistes mais elles ont favorisé la prolifération du terrorisme au Sahel, engendrant des déplacements massifs des populations. De plus, il est légitime de se demander si la dépendance sécuritaire vis-à-vis de la France n’a pas freiné le développement d’une véritable force armée nigérienne, capable de protéger sa population et ses intérêts. Par ailleurs, l’image du Niger comme zone d’intervention militaire a considérablement nuit à son attractivité en tant que destination d’investissement.
Barkhane s’en va : une aube nouvelle pour le Niger
Avec ces premiers départs des troupes françaises, la page d’un chapitre controversé de la relation franco-nigérienne est en train de se tourner. Ce départ de Barkhane est sans aucun doute une bouffée d’oxygène pour le Niger. Il est grand temps que notre pays reprenne en main sa sécurité et son destin, loin des jeux géopolitiques des puissances étrangères. Ce retrait offre une chance inestimable de redéfinir nos relations sur un pied d’égalité et de recentrer le débat sur les véritables besoins du peuple nigérien.
En conclusion, le départ annoncé des troupes françaises est loin d’être une perte pour le Niger. C’est, au contraire, une opportunité pour notre pays de se reconstruire, de se recentrer et d’affirmer sa souveraineté loin des ombres du passé. La fin de cette présence militaire est, espérons-le, le prélude à une ère de véritable indépendance et de prospérité pour le Niger.
La Rédaction