Dire que les consommateurs nigériens souffrent depuis un certain temps dans leur chair de la flambée quasi-quotidienne des produits sur les marchés ne correspond pas à la réalité. Ils sont tout simplement saignés à blanc, dans l’indifférence déconcertante du gouvernement.
Test d’essai réussi
Depuis l’avènement du régime de la Renaissance en 2011, les consommateurs n’ont eu cesse de crier à la dégradation de leur pouvoir d’achat ; des sketchs et chansons du genre ‘’Tayi Taouri’’ ont même été réalisés pour décrire la situation difficile dans laquelle végètent les Nigériens. Le régime du président Issoufou Mahamadou est resté insensible aux cris de détresse quotidiens des citoyens. En réponse à leurs complaintes, certains tenants du régime ont carrément versé dans le cynisme en soutenant ceci : ‘’C’est parce qu’on a décidé de mettre fin à la prédation des deniers publics que les gens se plaignent aujourd’hui, crient à la cherté de la vie’’. Un argument fallacieux bien évidemment, sans aucun lien avec la cherté croissante de la vie qui est une triste réalité sur laquelle le régime a délibérément décidé de fermer les yeux. Lequel régime va d’ailleurs effectuer le tour de vis supplémentaire avec son projet de loi des finances 2018 truffée d’un chapelet de nouvelles mesures fiscales antisociales qui n’ont pas manqué de susciter une contestation sociale vite étouffée par la méthode forte. Selon une source proche du système à l’époque des faits, ‘’le gouvernement lui-même avait fortement craint que les nouvelles mesures fiscales contenues dans la loi des finances 2018 ne déclenchent une crise sociale de grande ampleur susceptible de le mettre en sérieuse difficulté. Mais il a décidé quand même de tenter le passage en force en recourant notamment à l’emprisonnement des acteurs associatifs contestataires de loi, et ça a réussi’’, a confié la source. A partir de cet instant, la recette est désormais trouvée pour imposer n’importe quelle mesure impopulaire, quel que soit son impact négatif sur les conditions de vie des populations.
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