Lors de sa dernière sortie médiatique sur le bilan des 48 heures de grève qu’elle a observée les 25 et 26 janvier 2022, l’Intersyndicale des travailleurs du Niger (ITN) a annoncé la création prochaine d’un large front de lutte dédié à la défense des intérêts des travailleurs en particulier et ceux des populations de façon générale. C’est désormais chose faite ! Samedi 18 février dernier, ce nouveau front dénommé ‘’Unité d’Actions Syndicales’’ (UAS-Niger) a officiellement vu le jour à travers une déclaration rendue publique par 14 centrales syndicales et le collectif des organisations syndicales non affiliées composé du SYNAT, du SCIEGN et de l’ADCMN. L’Union d’actions syndicales est créée pour ‘’renforcer l’unité d’action, l’efficacité des actions en faveur de nos militants et particulier et des populations nigériennes en général’’, annoncent les signataires de la déclaration. Avec à la clé, la satisfaction immédiate des 4 points d’entente contenus dans les protocoles d’accords de 2012 à 2018. Entre autres points, l’UAS exige l’harmonisation du régime indemnitaire des fonctionnaires de l’Etat et la revalorisation du SMIG ainsi que la suppression de la contractualisation dans les secteurs de l’éducation et de la santé à travers un plan de recrutement progressif et sans concours conformément à la loi portant statut général de la Fonction publique. Elle exige aussi l’octroi de la prime de départ à la retraite pour compter du 1er janvier 2019, le règlement définitif des arriérés des rappels de salaires et les incidences financières liées aux reclassements et avancements des agents de l’Etat. Dans son chapelet de revendications, l’UAS demande également l’ouverture des discussions sur les points inscrits dans le cahier de doléances de 2021 et 2022, la réduction des prix à la pompe de l’essence et du gasoil, l’abattement du taux de l’ITS ainsi que la réduction des prix de tous les produits de première nécessité (lait, sucre, farine, riz, huile, eau, électricité, etc.). Sur le plan purement corporatiste, le nouveau cadre de lutte a tenu à condamner fermement le parti pris du gouvernement dans la compétition syndicale, avant d’apprécier sa gestion de la crise sécuritaire. A ce propos, l’UAS a condamné énergiquement ‘’les exactions commises sur les populations civiles et militaires par des groupes armés non-étatiques, qui continuent d’endeuiller notre pays’’ et en dépit ‘’de la présence de plusieurs bases militaires étrangères sur notre territoire’’. A titre illustratif, elle a notamment cité l’embuscade terroriste ayant visé, le 10 février dernier, une patrouille de l’armée dans les parages de la localité d’Intagamey, laquelle attaque s’est soldée par la mort de plusieurs soldats, des blessés graves et des portés disparus dans les rangs de l’armée. Selon l’UAS, ‘’ce énième drame pose véritablement le débat sur le détournement des fonds du ministère de la Défense et la présence des bases militaires étrangères sur le sol nigérien’’. Sur la base de ce constat choquant, le nouveau cadre de lutte syndicale a exigé ‘’le départ pur et simple de toutes les bases militaires étrangère et ce dans un délai bref, sinon elles seront responsables de ce qui leur arriverait’’ et a demandé conséquemment ‘’au gouvernement de prendre toutes les dispositions pour doter nos forces de défense et de sécurité (FDS) de moyens adéquats pour faire face à l’ennemi’’. Enfin, l’UAS a félicité et encouragé ‘’l’opération mains propres’’ engagé ces derniers temps par le gouvernement, exigeant toutefois qu’elle soit équitable et impartiale et débouche sur ‘’des résultats probants’’.
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