Le maire – président du Conseil de Ville de Niamey considère que la bonne gestion consiste à jeter l’argent du contribuablepar la fenêtre, et il ne se gêne pas pour passer aux actes. Des fortunes sont grillées dans des missions fréquentes et coûteuses, sans gains en retour, dans une prétendue salubrité, dans des marchés de complaisance, etc. Oumarou DogariMoumouni se démène comme un diable depuis trois ans avec un certain succès pour mettre Niamey sur la paille.
Concentration des pouvoirs
La population de Niamey, dans son écrasante majorité, a confié les destinées de la Ville de Niamey aux élus municipaux du parti Moden – FA Lumana Africa. Mais, à la gestion du pouvoir municipal, ceux-ci vont se révéler de piètres administrateurs, à commencer par le maire – président du Conseil de Ville. Ce dernier ne se gêne pas pour concentrer tous les pouvoirs entre ses mains. Il règne sans partage. Les maires adjoints sont dépourvus de tout pouvoir. Conséquence : les cinq (5) arrondissements communaux se meurent. Des services simples tels que les stages et les autorisations de branchements de compteurs d’eau et d’électricité sont ramenés au niveau central. Une situation qui impacte négativement le fonctionnement des arrondissements communaux.
11 mois sur douze sans dotation de carburant
« Les ressources de fonctionnement dont dispose le conseil d’arrondissement communal sont constituées, à titre exclusif, d’une dotation globale attribuée pour l’exercice des compétences conférées à l’arrondissement par la présente ordonnance. La dotation globale est une dépense obligatoire pour la Ville. Le montant total de la dotation globale destinée aux arrondissements communaux est fixé par le Conseil de Ville. » Les cinq (5) maires des arrondissements communaux seront pourtant réduits au chômage faute de moyens de fonctionnement. A titre illustratif, les agents municipaux n’ont eu droit, en 2023, qu’à un seul mois de dotation en carburant. Comment dans ces conditions pouvaient-ils travailler au service de la population ? Et dire que les arrondissements communaux font des recettes hebdomadaires de plusieurs dizaines de millions de francs reversées chaque jeudi à la Ville de Niamey : le parking pour gros camions gros porteurs situé dans l’enceinte de la Douane au quartier aéroport rapportait au minimum quelque 10 millions de francs par semaine avant la fermeture des frontières de certains pays avec le Niger ; les taxis de ville rapportent quelque 45 millions de francs par mois avec l’attribution des numéros de portières, sans compter les nombreuses autres taxes. La dotation de fonctionnement des arrondissements communaux tourne autour de 1,3 milliard de francs. Mais jusqu’à fin novembre 2023, ils n’ont pu recevoir que 200 millions de francs pour les onze mois. Mais à quoi servent les recettes générées par les arrondissements communaux ? A régler les marchés surfacturés des fournisseurs triés sur le volet ? A payer la pléthore de conseillers et autres chargés de mission dont les nominations ne sont plus rendues publiques ? A la Direction générale des ressources, on affirme que pour dissimuler ces nominations, celles-ci sont signées et transmises directement aux personnes concernées. Pour l’opération de ramassage des ordures ménagères jouxtant le marché Dolé, il a été établi un budget de 500 millions de francs et le Trésor public avait fait un premier virement de 300 millions. Mais jusqu’à fin novembre 2023, des propriétaires des engins loués pour ce ramassage n’avaient pas été désintéressés. Et dire qu’il existait un garage municipal.
Au vu de la gestion chaotique de la Ville de Niamey, ne faudrait-il pas mettre la capitale sous tutelle ? La gestion des finances de la capitale met un coup de projecteur sur la possibilité donnée à l’État de prendre le contrôle d’une collectivité. Pour prendre à bras-le-corps des problèmes chroniques et épineux.