Depuis un certain temps, il est heureux de constater une baisse sensible des attaques terroristes contre des positions militaires dans la région de Tillabéri ; les bandits armés qualifiés de Jihadistes s’en prennent plutôt aujourd’hui aux populations civiles dans les villages et les marchés ruraux, en opérant à motos par petits groupes pour commettre leurs forfaits.
Samedi 4 novembre 2023, c’est la foire hebdomadaire de Bonkoukou qui a été prise pour cible par une bande d’assaillants armés aux guidons de plusieurs motos, aux environs de 10 heures du matin. Selon une source locale, l’attaque s’est malheureusement soldée par deux morts dont un enfant et 3 blessés, tous des civils.
A cette heure de la matinée, le marché n’est pas encore bondé de monde comme c’est le cas de tous les marchés de campagne, l’affluence des commerçants et des clients se faisant de façon timide pour atteindre son pic dans la mi-journée.
C’est la raison pour laquelle les dégâts ont été limités, lorsqu’on apprend que les assaillants tiraient sans discernement dans tous les sens, provoquant une panique générale dans le marché.
Alertée de l’attaque, la position de l’armée basée à Filingué a aussitôt engagé une poursuite contre les assaillants [au nombre de 7], qui seront finalement rattrapés et neutralisés, à une quarantaine de km au nord-ouest Bonkoukou, dans les environs de la localité dénommée Lakoulé, selon la source.
Avec le retrait progressif des troupes de la force française Barkhane basées dans la zone de Téra, du Zarmaganda et à Niamey dont le départ est exigé par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), exigence fortement soutenue par les populations, les capacités de nuisance des groupes terroristes opérant dans la région de Tillabéri connaissent un affaiblissement certain.
C’est à motos et en petits groupes de 15 voire 20 personnes qu’ils se déplacent désormais pour attaquer des villages isolés, des marchés et des véhicules de transport, tuant et extorquant les biens des paysans.
Dépourvus désormais de renseignements et des moyens logistiques que leur fournissaient les Français, nos forces armées ne leur accordent plus aucun répit. Les groupes terroristes et bandes armées sont traqués sur l’ensemble du territoire par les opérations militaires mises en place dans les zones d’insécurité du pays.
Le temps est révolu où ils enlèvent des troupeaux entiers dans les villages et parviennent à disparaître dans la nature sans laisser de traces, où ils se livrent à de trafics en tous genres sans risque d’être inquiétés.
Comme l’atteste le bilan des opérations de l’armée dans les zones d’insécurité, couvrant la période allant du 15 au 30 octobre 2023. L’opération ‘’Almahaou’’ basée à Ouallam, par exemple, a mené une intervention le 17 octobre suite au signalement d’un vol de bétail dans la localité de Sanam, laquelle ‘’intervention a permis de neutraliser 3 bandits et de capturer 6 autres’’.
Dans la même localité, ‘’3 autres individus impliqués dans des attaques et vols à mains armées’’ seront appréhendés le lendemain. A la même date, ‘’une unité des FDS basée à Ouallam a appréhendé un individu impliqué dans plusieurs actes terroristes et vol de bétail’’, rapporte le bulletin, soulignant aussi la récupération de ‘’plusieurs têtes de petits ruminants abandonnées par des bandits armés aux alentours d’Abala’’.
Du côté de la rive droite du fleuve, zone d’intervention de l’opération ‘’Niya’’, les interventions menées entre le 18 et le 20 octobre par l’armée se sont soldées par l’interpellation d’un recéleur des groupes armés terroristes à Ouro-Gueladio ainsi que 5 de leurs complices’’, indique le document.
Les opérations ‘’Damissa’’ à Dosso, ‘’Faraouta Boushia’’ à Maradi, ‘’Shara’’ à Tahoua, etc., ont consisté surtout à traquer des bandits armés et récupérer avec eux des armes et des munitions, des animaux volés.
A Agadez et Diffa où la sécurisation des populations et leurs biens est assurée par les zones de défense, ce sont des armes de guerre, d’importantes quantités de munitions et de drogue ainsi que des animaux volés qui ont constitué la moisson des interventions militaires sur la période allant du 15 au 30 octobre 2023.
Comme on peut le constater à travers ces résultats, nos FDS ont décidé de prendre le taureau par les cornes allant à l’offensive pour traquer les groupes terroristes et bandits armés dans leurs planques. C’est cette stratégie payante qui a longtemps fait défaut, permettant ainsi aux groupes criminels de disposer de temps pour s’organiser et planifier des attaques souvent meurtrières contre des positions militaires et civiles.