Le 26 juillet 2023, un coup d’État a été orchestré par le CNSP au Niger. Dans la foulée, la CEDEAO et l’UEMOA n’ont pas tardé à infliger à notre pays des sanctions économiques, financières et commerciales d’une ampleur sans précédent. Pire encore, la plupart des partenaires au développement ont décidé de suspendre leurs aides au développement, plongeant le Niger dans une situation critique. La question que beaucoup se posent est la suivante : quelle est l’efficacité concrète du gouvernement en ces temps tumultueux ?
Lamine Zeine, seul en première ligne
Quelques jours seulement après le putsch, un gouvernement était déjà formé, avec à sa tête le Premier ministre Lamine Zeine. Si ce dernier est un visage familier pour les Nigériens, ses efforts pour remédier à l’inflation galopante, aux incessants délestages et aux pénuries de denrées alimentaires essentielles et de médicaments sont bien visibles. Il s’affaire, cherchant avec ardeur des solutions pour soulager le quotidien des citoyens.
Cependant, ce dynamisme du Premier ministre contraste fortement avec l’effacement des autres membres du gouvernement. En effet, près de trois (3) mois après leur nomination, bon nombre de ministres demeurent de parfaits inconnus pour la population. Qui sont-ils ? À quels portefeuilles sont-ils rattachés ? Les Nigériens peinent à mettre un nom sur un visage, ou à associer le bon portefeuille à la bonne personne.
Les ministres, des ombres dans le sillage du Premier Ministre
Malgré le volontarisme du Premier ministre Lamine Zeine, 90 jours après le putsch du CNSP, le bilan du gouvernement reste introuvable, difficilement palpable. Les observateurs et les citoyens ont du mal à discerner les réelles priorités et objectifs de ce gouvernement. Nombreux sont les ministres qui, faute de visibilité, peinent à exister ou à convaincre le public de leur efficacité. Rares sont ceux qui se démarquent véritablement comme des acteurs clés, des “ministres moteurs” pour reprendre une expression courante.
Cette absence d’efficacité complique incontestablement la tâche du Premier ministre. Dans ce contexte, Lamine Zeine semble chercher à pallier cette lacune. Il est fréquemment au-devant de la scène, animant seul les conférences de presse. Si cela peut être interprété comme une preuve de son engagement et de sa détermination, certains y voient également un aveu du déficit de notoriété de ses ministres.
L’urgence d’une animation politique
En politique, il faut de l’animation, montrer qu’on mène des combats, histoire de marquer son ministère de son empreinte, de montrer que l’on est acteur du changement, pour gagner la confiance du peuple, surtout dans un contexte de crise sans précédent comme celui que traverse actuellement le Niger. Ainsi, il est essentiel pour ces ministres de prendre de l’initiative, de donner de la voix, et d’être présents sur leurs domaines respectifs. Si le Premier ministre Lamine Zeine a su se montrer proactif et déterminé, chaque ministre se doit d’être à la hauteur des enjeux. Car c’est ensemble, et seulement ensemble, qu’ils pourront répondre aux attentes du peuple nigérien et surmonter cette crise sans précédent.