Arrivé depuis samedi 11 novembre 2023 à Niamey, Soro Kigbafori Guillaume, ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire vivant en exil depuis 5 ans, a été reçu en audience ce lundi 13 novembre par le chef de l’Etat, le Général Abdourahamane Tiani, en présence des Généraux ministres d’Etat de la Défense Salifou Mody et de l’Intérieur Mohamed Toumba.
Selon Moussa Touré, responsable de la Communication du parti ‘’Générations et Peuples Solidaires’’ créé par Guillaume Soro, l’entretien entre le Général Tiani et la haute personnalité ivoirienne en exil ‘’a duré une heure et demie et a été exceptionnel par la qualité et la profondeur des échanges’’.
Sur quels sujets ces échanges profonds de qualité ont-ils porté ? De quoi ont-ils précisément parlé ? Est-ce pour demander l’asile et la protection des autorités de la transition ? Le communiqué ne fournit aucun élément par rapport à la teneur de l’entretien. Soro est là, chez nous, de passage ou pour un séjour prolongé ? Mystère !
La seule certitude, c’est que l’ancien Premier ministre ivoirien est traqué par la justice de son pays depuis 5 ans et a récemment annoncé sa décision de mettre fin à son exil forcé, à travers une vidéo qui circule ces jours-ci sur les réseaux sociaux.
‘’J’annonce, ici et maintenant, que je mets fin à mon exil. Car il m’est pénible de vivre loin de ma terre ancestrale natale d’Afrique. Je vais vivre dans la quiétude avec ma famille, mes proches et ceux que je chéris le plus ; je vais pouvoir contribuer à la réconciliation des filles et des fils de mon pays et apporter ma pierre à l’édification de la paix, de la concorde entre les peuples d’Afrique’’, a-t-il annoncé dans la vidéo, destiné à ses soutiens ivoiriens.
Une sortie médiatique qu’il a jugée utile de faire, suite à une tentative d’arrestation dont il dit avoir été victime, selon lui, à l’aéroport d’Istanbul le 3 novembre 2023.
‘’M. Alhassane Ouattara a tenté de me faire arrêter à l’aéroport d’Istanbul et à m’extrader par la procédure d’urgence en Côte d’Ivoire le 3 novembre dernier. Ceci n’est pas discutable. Depuis ces 5 longues années, son obsession forcenée à me mettre aux arrêts ne s’est jamais flétrie’’, a déclaré Soro, indiquant qu’elle s’est même aggravée avec le temps, le contraignant à changer constamment de lieux d’exil.
Occasion pour lui de raconter à l’opinion internationale son calvaire depuis sa condamnation par la justice ivoirienne ‘’émasculée et aux ordres successivement à 20 ans et à perpétuité’’ sous l’instigation de Ouattara.
Au demeurant, Soro affirme être victime d’une ‘’féroce chasse internationale à l’homme, en dépit des décisions de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples qui a annulé toutes les poursuites’’ contre sa personne parce qu’elles étaient politiquement motivées.
‘’Dans cette affaire, il ne s’est jamais agi de justice, mais plutôt de perfidie’’, a-t-il martelé, rappelant les circonstances dans lesquelles il a dû quitter la France, ensuite la Belgique, puis Dubaï pour tenter de faire perdre ses traces dans le tréfonds du continent asiatique.
Peine perdue ! Le président Ouattara qui tenait à son arrestation et à son extradition en Côte d’Ivoire, afin qu’il soit jeté en prison l’a toujours gardé à l’œil partout il défait sa valise. Soro a raconté qu’il a été sommé de quitter le territoire français sur demande expresse de Ouattara, il a dû quitter la Belgique parce que les autorités dudit pays ont refusé de lui renouveler les documents lui permettant d’y résider sur exigence du même Ouattara.
La traque dont il est victime s’est poursuivie jusque sur le continent asiatique où sa planque à Dubaï où il s’est exilé en début d’année 2022 a été compromise.
Conclusion de Soro Kigbafori Guillaume, il pense que le seul lieu de repos paisible que monsieur Ouattara lui réserve, c’est bien le cimetière. Pour s’être battu au prix de sa vie pour l’accession au pouvoir du président Ouattara, qui le considérait durant la lutte comme son fils, Soro crie à l’ingratitude. Pour lui, l’on ne peut pas récompenser un ‘’bienfaiteur’’ par une telle sentence comme tient à le réaliser Ouattara.
L’exil permanent est insupportable. C’est pourquoi Soro a entrepris de revenir sur la terre de ses ancêtres africains pour affronter l’adversité. S’il a décidé de faire de notre pays sa porte d’entrée, ce n’est certainement pas fortuit. Il connaît parfaitement le Niger, qui est une terre de paix et d’hospitalité légendaire, il sait aussi qu’on ne lui refusera pas l’exil sur notre territoire, avec toutes les garanties de protection.
Surtout dans ce contexte difficile caractérisé par les sanctions illégales et criminelles de la CEDEAO dans lequel évolue notre pays, du fait du quarteron de chefs d’Etat de l’organisation communautaire, laquais du président français Macron Emmanuel, avec à leur tête Alhassane Dramane Ouattara. Bienvenue Soro chez toi, en terre hospitalière nigérienne, personne n’oserait venir te chercher dans nos murs !