Avez-vous vu le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, tout obséquieux, saluant le Premier ministre nigérien, Lamine Zeine Ali Maman, lors du récent sommet Saoudo-africain à Ryad, en Arabie Saoudite ?
Le second dominait de sa haute taille le premier, figé dans une posture humble. Une image qui a dû réchauffer les cœurs des Nigériens meurtris par les sanctions illégales, iniques et inhumaines décrétées par la France, via la CEDEAO, et dont le sénile d’Abidjan était le fer de lance. Nous nous perdons en conjectures en tentant de décrypter cette fameuse photo. Il a fallu se pincer pour être sûr que nous ne sommes pas en train de rêver. Dire que la même posture a été empruntée par le tout puissant président de la République fédérale du Nigeria, Bola Tinubu, c’est tout simplement effarant. Le monde à l’envers. Mais nous n’étions pas encore au bout de nos surprises.
Guillaume Soro à Niamey
Guillaume Soro, prenant pieds au Niger, c’est tout comme s’il a été accueilli aussi bien à Ouagadougou qu’à Bamako, compte tenu du fait que ces trois pays sahéliens ont décidé de former un bloc irréfragable pour lutter contre toute forme d’adversité qui les menacerait, individuellement ou collectivement.
C’est important de noter ce préalable. Pour la simple raison que si le Niger n’a aucune frontière directe avec la Côte d’Ivoire, il n’en est pas de même pour le Burkina Faso et le Mali. D’ailleurs, rassurez-vous, Guillaume Soro en sait quelque chose. N’est-ce pas lui qui, à la tête d’une rébellion armée dans le septentrion Ivoirien, a permis à Alassane Ouattara d’usurper le fauteuil présidentiel de Laurent Gbagbo ? Le modus operandi est gravé dans son cerveau, ou plutôt, dans ses gènes. Ce qu’il a réussi une fois, il peut le réussir une seconde fois. S’il a les appuis nécessaires…
Alassane Ouattara dans ses petits souliers
N’a-t-il pas mobilisé huit cents militaires pour s’apprêter à envahir le Niger ? Nous parlons de l’inénarrable Alassane Dramane Ouattara dont la nationalité ivoirienne est constamment mise en doute. Que le Niger (avec l’aval automatique du Burkina Faso et du Mali) accueille le rebelle fugitif Guillaume Soro, cela n’a rien d’illégal ou d’illégitime. Certes, c’est un acte hostile envers un gouvernement, mais, dans le contexte précis de ce moment de tension entre le Niger et certains membres de la CEDEAO dont notamment Alassane Dramane Ouattara, cela s’apparente à de la légitime défense pure et simple. Effectivement, c’est la Côte d’Ivoire, manipulée certes de l’extérieur, qui a envisagé d’agresser militairement le Niger, et donc l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Que ceux-ci accordent un exil bienveillant à un opposant ivoirien viscéralement anti-Ouattara, quoi de plus légitime que cela ? Et même envisager de lui ménager un camp d’entrainement pour ses troupes dans un de ces trois pays, serait, à n’en pas douter, de bonne guerre. Sur la même lancée, on pourrait décider d’équiper ses soldats en armement conséquent. Il voulait la guerre chez son voisin ? Il va l’avoir à ses portes, et même en son sein. A moins qu’il ne se décide à aller à Canossa. Voilà la démarche qu’il a commencé à entreprendre, si l’on se fie à la poignée de main hypocrite entre lui et le Premier ministre nigérien.