Lors de sa visite en Guinée-Bissau, le 28 juillet 2022, évoquant la situation sécuritaire au Mali, Emmanuel Macron a fait cas de “violences systématiques visant les populations peules.” D’après le président français, l’armée malienne et les paramilitaires russes sont coupables de plusieurs exactions ‘’documentées par les organisations des droits de l’homme et l’ONU’’. Ces accusations ont été largement reprises par les médias français. Très souvent, quand il s’agit s’accabler des régimes africains, la presse occidentale n’y va pas avec le dos de la cuillère. Par contre, ces mêmes rédactions n’hésitent pas à s’insurger contre toute publication ou document défavorables à un pays européen. « La défense des droits de l’homme est entre de drôles de mains. Créée en 1961 par un avocat britannique, Amnesty International n’en finit pas de publier des rapports déconcertants, qui n’ont plus grand-chose à voir avec ses combats initiaux pour la liberté individuelle et la dignité humaine (défense des prisonniers politiques, lutte contre la torture et la peine de mort…) », écrit un journal français dans son éditorial.
Ce brûlot est la réponse au rapport d’Amnesty International critiquant l’armée ukrainienne. Ces jours-ci, Amnesty fait l’objet de tirs à boulets rouges de la part d’une grande frange du personnel politique européen. « Amnesty s’est peu à peu installée dans un rôle d’arbitre moral de l’humanité. Revendiquant toujours son ‘’impartialité’’, elle prend en réalité des positions très tendancieuses et peu soucieuses des faits », rajoute le média français cité plus haut. Pour rappel, le rapport sur les présumées exactions de l’armée russe en Ukraine a été chaudement salué par ceux qui décrient aujourd’hui Amnesty. « Nous avons publié une dizaine de rapports et communiqués documentant et dénonçant les crimes de guerre commis par les forces russes. Aujourd’hui, nous alertons (…) sur le danger que représentent certaines tactiques de combats des forces ukrainiennes, qui se positionnent près des zones d’habitations civiles, dans des hôpitaux ou des écoles et mettent en danger la population », s’est défendue Amnesty. Un véritable haro est lancé sur cette organisation sur fond de diabolisation de la Russie.