Albert Camus a dit : « La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent. » Il est dit que l’Afrique a la population la plus jeune au monde avec plus de 400 millions de jeunes âgés de 15 à 35 ans. Seulement, cette jeunesse est à l’étroit dans le présent, et elle appréhende l’avenir. C’est peu de dire que les jeunes sont les laissés-pour-compte de nos États. Ils sont relégués au second plan, leurs attentes ne constituent point (ou très marginalement) une préoccupation pour les dirigeants. « L’Afrique pourrait récolter environ 500 milliards de dollars par an pendant 30 ans (actuellement environ 800 millions de dollars par an) si elle investit dans la jeunesse », souligne un haut cadre du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP). Les projections des Nations unies selon lesquelles la population africaine doublera d’ici à 2050 sont loin d’être un frein comme tentent de le faire croire certains analystes. Cette grande poussée démographique est plutôt un formidable levier à même de tirer le continent vers le haut.
Un tel progrès n’est possible que si les pouvoirs publics investissent dans la jeunesse. L’éducation et le développement des compétences doivent être érigés en priorités absolues dans nos pays d’Afrique subsaharienne. « Si je considère le défi de l’éducation comme notre plus grand défi c’est parce que je sais que le faible taux de scolarité et le taux élevé des échecs scolaires ont pour effet de priver des contingents très nombreux d’enfants et de jeunes de réelle chance d’éducation », a déclaré Bazoum Mohamed dans son discours d’investiture. Concrètement, que fait le président de la République pour donner le maximum de chance possible à la jeunesse de son pays ? « Conscient de la place et du rôle de la jeunesse, le PNDS-TARAYYA entend la galvaniser, lui redonner espoir et la responsabiliser […] », lit-on dans le programme de Renaissance III de Bazoum Mohamed. En vérité, le chef de l’État n’a rien de prévu pour la jeunesse qui se trouve ainsi surexposée à la crise éducative, économique et sociale. Force est de reconnaître que l’avenir est lourdement compromis pour cette génération. Le quinquennat en cours n’est pas celui de la jeunesse.